[Isaak] Le crime ne paie pas? ... Vraiment?

16/01/2001

Ayano regardait autour d’elle sans aucune expression sur son visage. Son cœur était vide et inanimé. Elle ne pouvait rien ressentir. C’était sa réalité. Elle vivait comme ça depuis sa naissance. L’habitude avait pris le dessus, mais elle regardait ces sentiments avec… non pas de l’envie puisqu’elle ne ressentait rien, mais plutôt la compréhension qu’il lui manquait quelque chose d’important. Il n’y avait qu’une seule solution pour qu’elle puisse ressentir quelque chose… Taro Yamada… L’homme de sa vie.

Taro avait changé depuis leur étrange aventure les emmenant dans une ville inconnue. Il avait pris des rides, avait une certaine sagesse dans ses yeux, mais elle ne pouvait pas se tromper. C’était bel et bien l’élu de son cœur. Celui qui lui permettait d’être à peu près normale. Cet homme faisait battre son cœur à vive allure et lui prodiguait des sentiments tellement beaux… Imaginez être enfermés toute votre vie dans le noir et un jour, vous pouvez sortir et vous découvrez le soleil. Sa chaleur vous réchauffe, ses rayons éclairent votre chemin. Vous n’auriez plus jamais envie de quitter sa douce présence. Pour la jeune femme, c’était pareil. Elle n’avait jamais ressenti l’amour et la joie… Alors, elle était peut-être un peu devenue folle. Comment lui en vouloir? Elle en avait été privée depuis tellement longtemps… Elle était prête à tout pour le garder. N’importe quoi… Elle avait déjà tué et elle recommencerait si c’était nécessaire. Voir toutes ces femmes tourner autour de son Taro lui faisait ressentir un nouveau sentiment… la colère… Un sentiment très ami avec la folie meurtrière.

Ayano était un peu… instable? Ça ne surprend personne vu qu’elle est une psychopathe, mais il y avait d’autres choses anormales qu’elle faisait. Elle suivait Taro de loin. Elle veillait sur lui de jour comme de nuit. Parfois, elle lui volait des choses afin de les mettre dans son « Senpai Shrine », une sorte d’hôtel à son honneur. Elle n’avait plus rien de son ancienne vie, alors elle devait refaire au complet sa collection. Son plus beau morceau était un caleçon de son Senpai… Enfin, il fallait déjà qu’elle lui en vole un, mais il fallait déjà qu’elle puisse entrer dans sa chambre.

Alors, elle se contentait de la moindre petite chose qu’il pouvait laisser derrière lui. Le suivant discrètement dans la librairie du centre-commercial, elle se cachait derrière les rayons. Chaque livre qu’il prenait, elle en prenait une autre copie pour elle-même. Cela pouvait permettre non seulement de mieux connaître son amour, mais aussi d’avoir des sujets de conversation. Elle avait failli se faire remarquer lorsqu’il s’était retourné. La demoiselle avait réussi à se cacher pendant que l’homme de sa vie se frottait la nuque en semblant se demander ce qui se passait avant de hausser les épaules et poursuivre son chemin, échappant quelque chose de sa poche sans s’en rendre compte. La Yandere le laissa s’éloigner avant de sauter sur ce nouveau trésor. C’était un papier d’emballage avec un chew gum. Ses lèvres, sa langue avaient touché à ce morceau… Elle le mit dans sa bouche pour le mâcher comme si elle embrassait celui qu’elle aimait sans remarquer que quelqu’un l’avait remarqué, cet étrange psy qu’elle devait voir…

31/10/1984

L'avantage d'être son propre patron, c'est qu'on peut très bien se prendre une journée quand on veut. Et ce jour-là, Isaak n'avait pas envie de devoir écouter ses patients raconter leur malheur. De toute manière, il n'a aucun cas intéressant durant cette journée. Alors, plutôt que de filer à son cabinet, il téléphona à sa secrétaire pour lui dire qu'il serait absent et qu'elle devait appeler les patients de la journée pour annuler et reconduire le rendez-vous pour une date ultérieur. Pauvre femme... elle risque de se prendre quelques remarques mécontentes, mais ceci ne regarde pas notre psy qui s'en fout royalement. Et si jamais il croise un patient dehors, autant vous dire qu'il s'en fiche tout autant. Il est humain -bien que ça puisse être difficile à croire quand on le connait- et il peut très bien avoir des imprévus. N'étant pas dans la panade niveau argent, une journée de travail "buissonnière" n'affectera pas beaucoup son salaire à la fin du mois.

Histoire de prendre l'air, c'est du côté du centre commercial qu'il décida de passer son après-midi. Pourquoi là-bas ? C'est un endroit où il se rend très peu et il a justement besoin de se trouver une nouvelle veste. La plupart des gens étaient par deux, des amis et des couples venant faire du shopping ou simplement passer le temps. Le concept de passer du temps avec quelqu'un lui a toujours semblé étrange. Les seuls moments qu'il passe avec Michaela sont chez lui et il déteste qu'elle sorte seule. Cette fille lui appartient, c'est sa chose, son objet et il n'a pas la moindre envie que d'autres puissent poser les yeux sur elle. Il songe à la séquestrer, à l'enfermer chez lui, menotté à un radiateur. Au moins, il n'y a aucune chance que quelqu'un ne puisse la séduire et surtout elle ne pourra pas lui échapper comme elle l'a déjà fait une fois. Dois-t-il lui faire comprendre qu'elle n'est pas libre de faire ce qu'elle veut ? Mais comment pourrait-elle comprendre ? Les sentiments d'Isaak sont tellement différents du commun des mortels. Il a toujours été à part. Les pensées des autres ayant toujours hantés et tourmentés son esprit quand il était enfant, tout ça jusqu'à ce décide de tous les tuer, de brûler son village entier pour les faire taire, mais aussi parce qu'il les détestait. Ce don maudit, lui a permis de devenir le meilleur des profiler, entrant dans la tête des tueurs pour finalement être corrompu et perdu à tout jamais. A croire que son destin était d'être un monstre... chose qui lui convient.

Au détour d'un magasin, il aperçut une silhouette juvénile qui lui fit penser à l'une de ses patientes. Une adolescente, ses parents l'ayant envoyé à son cabinet pour faire des séances car il l'a trouvé étrange. Encore des parents surprotecteurs. Mais il sait qu'Ayano n'est pas une ado comme les autres, elle ne fait pas une dépression ou de l'angoisse scolaire. Non, c'est une enfant qui quelque part lui ressemble. En l'observant de loin, l'ancien soldat ne tarda pas à remarquer qu'elle semblait suivre un homme, surement celui dont elle lui avait déjà parlé. Discret comme une ombre, il observa la jeune fille un moment, jusqu'à ce qu'elle ramasse quelque chose qui était tombé sur le sol. Enfin, il décida de se montrer. "Ayano...serait-ce l'objet de ton obsession, cet homme que tu suivais ?" Isaak n'avait pas l'intention de jouer et de tourner autour du pot, autant être direct. Mademoiselle Aishi n'est pas une patiente qu'il souhaite détruire, étant donné qu'elle est aussi instable que lui, autant la modeler davantage et la pousser à faire des choses affreuses !

[désolé pour la réponse tardive, je suis lente en ce moment ><]

12/03/1974

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