ghost from the past. (isaela)

Allongé sur son lit, Isaak ne faisait que zapper sur les différentes chaînes de télévisions. Toutes les émissions étaient aussi bêtes les unes que les autres. C'est à ce demander ce que les humains ont dans le crâne pour apprécier de regarder les bêtises qu'il ose diffuser. Ou est l’intérêt de ses programme de télé-réalité ou on voit uniquement les personnes les plus connes et dotés du QI le plus inférieur à la normal s'engueuler en massacrant la langue qu'ils parlent, le pus souvent pour des histoires de cul. Oh oui, c'est déplorable de voir un tel niveau d'idiotie. Le pire, c'est que ce genre de programme fait de l'audience, chose presque impensable pour l'ancien soldat. Ces crétins, il les aurait détruit en quelques secondes dans son ancienne vie. Il les aurait réduit à l'état de larve, de pauvre esclave se devant d'obéir à leur maître. Quoi que... des insectes pareilles, il n'en aurait clairement pas voulu. C'est qu'il en vient à regretter son monde, cet endroit ou la guerre faisait rage et ou les innocents n'étaient rien de plus que des victimes qu'on pouvait observer sur le trottoir, gisant dans leur propre sang.

Finalement, il décida d'éteindre la télévision, il n'a pas envie de se ratatiner le cerveau à regarder tout ça. A la place, il alla vers la radio pour mettre en route un vieux vinyle de Beethoven, "Moonlight Sonata". Qui a dit qu'un psychopathe ne pouvait pas apprécier la musique classique ? De plus, cette chanson en particulier à une certaine noirceur qu'il apprécie particulièrement. Peut-être qu'elle lui fait simplement repenser au passé, à la guerre, au sang, au bruit des armes, aux cris, aux larmes, à la douleur des personnes blessés, c'est comme un immense requiem à tout ceci.

Alors, qu'il appréciait chaque note du piano, quelqu'un osa troubler cet instant en venant frapper à sa porte. Le jeune homme hésita, il avait presque envie de ne pas bouger, de ne pas aller voir qui osait venir l'importuner si tard. Mais, sa curiosité le poussa à aller voir et il a certainement bien fait, car il ne pouvait pas s'attendre à ce qu'il allait découvrir derrière sa porte. Dans un premier temps, il resta muet et immobile en la voyant. C'était elle, son obsession, cette pétasse qui avait osé fuir, le fuir ! Cette salope qui a réussi à l'obséder jusqu'à ce qu'il ne pense qu'à elle jour et nuit. Quelle horrible bonne femme ! Il avait tout fait pour la séduire, pour l'attirer dans son antre et faire d'elle sa prisonnière. Lui qui pensait avoir réussi à la dompter... elle s'était enfuit il y a plusieurs mois sans qu'il ne voit quoi que ce soit venir. Il lui fallait du temps, juste pour être sûr que ce n'était pas un rêve ou une vulgaire illusion. A côté d'elle se trouvait ses valises. Est-ce que cela veut dire qu'elle est bel et bien de retour ? Est-elle aller voir ailleurs pour savoir si l'herbe y est plus verte ? Connasse. Sur le moment, il ne ressentait ni joie, ni colère, il n'avait pas la moindre idée du sentiment qu'il devait ressentir ? De la fierté car finalement elle est de retour ? Nan... Elle est comme un chien, revenant tout penaud, la queue entre les jambes, conscient de la bêtise qu'il a fait.

Cet instant passé, Isaak l'attrapa brutalement par la main et le fit entrer sans la ménager, jusqu'à la pousser contre le mur. Il n'était pas tendre, il n'en avait pas la moindre intention. Pour l'heure, elle ne méritait que ce qu'elle avait semé. Son poing vint frapper le mur, juste à coté de son visage, histoire de lui montrer son mécontentement. "Alors, on est de retour ? Tu crois que tu vas être la bienvenue après être partie comme une voleuse ?" demande t-il sans le moindre gentillesse. "Tu me prends pour qui ? Pour le con de service qui ne va rien dire ?" demande t-il en attrapant son cou et commençant à resserrer sa prise. Souffrir. Oui, elle va souffrir pour ce qu'elle lui a fait. Tout ce temps où elle n'était pas là, il était seul, ça la torturé et il n'aime pas être torturé par ses propres pensées. Alors, elle va payer, parce que c'est tout ce qu'elle mérite.

Le monstre était sorti de sa cage, le côté le plus sombre de Psycho Mantis avait refait surface. Toutes les règles, les lois, la bienséance... tout ceci avait disparu à cause de la colère grondante qu'elle lui faisait ressentir. Cette connasse avait pris la fuite, elle l'avait quitté, abandonné comme s'il n'était rien d'autre qu'une pauvre chose. Du jour au lendemain, sans rien dire, elle avait disparu et le pire dans tout ça c'est qu'il n'avait rien vu venir. Isaak s'était senti trompé, trahi, pris pour un con à cause d'elle. Alors, il lui est difficile ce soir, alors qu'elle est là, de retenir sa haine. S'il ne se retenait pas, il serait certainement capable de la tuer. Mais elle a de la chance d'être un minimum importante pour lui. La revoir fait également revenir cette passion dévorante, son obstination la concernant et cette puissante envie de la posséder. Comment pourrait-elle comprendre tout ça ? Personne ne le peut ! Tout ça, c'est limite maladif pour lui. Elle est comme une bouffé d’oxygène, quelque chose d'essentiel à sa vie dont il ne peut pas se passer. Il la veut, encore et encore. C'est la sienne, sa chose et le fait qu'elle ait pu lui échapper ça le rend fou. Alors, petit à petit, il perd les pédales et bien qu'il voulait la tuer avant, son envie de possession fait subitement surface. Dans ce genre de moment, il est hors de question pour lui de demander la permission. Il se fout de ce qu'elle peut penser et ce qu'elle peut vouloir. Sur le moment, il ne pense qu'à lui, de toute manière c'est un égoïste, seul sa personne compte. Alors, il franchit les bornes petit à petit.

Michaela finit par réaliser tout ça et se reprendre, le repoussant brutalement à plusieurs reprises. Isaak recule uniquement de quelques pas. Son regard est toujours bloqué sur elle, comme si elle n'était qu'un bout de viande qu'il doit dévorer. Elle ne pourra pas s'en sortir, pas comme ça, pas sans une punition digne de ce nom. Crier "stop" ne changera rien, c'est comme s'adresser à un mur. Mantis vient de se perdre dans sa folie et rien ne pourra l'en sortir. Que ce soit sa faute ou celle d'un autre, qu'est-ce que ça peut faire, la finalité qu'il voit c'est qu'elle est partie sans rien. Alors, la coupable c'est elle. Cette lâche qui a pris la fuite plutôt que de l'affronter. Son sort est scellé quoi qu'il arrive.

De nouveau, elle le pousse, mais ça ne l'empêche pas d'avancer vers elle. D'un geste rapide, il l'attrape par le bras et la pousse contre le mur, sans s'inquiéter de lui faire mal. D'une main, il la maintenait au mur, l'autre se posa sur son t-shirt pour tirer dessus et le déchirer sans le moindre scrupule. Le monstre était en action et il ne lâcherait rien avant que sa vengeance, que son idée folle soit accomplie. Elle était à lui, elle allait devoir se faire à cette idée, qu'importe ce qu'elle peut lui reprocher. Sa bouche vint effleurer la peau de son cou avant que sa langue ne vienne la lécher. Isaak avait perdu le contrôle, les émotions trop forte et soudaine avait eu raison de lui. C'était fini pour elle, sa seule chance c'est de se battre, encore faut-il en avoir la force quand il est comme ça. Il se stoppa et l'attrapa par les deux poignés pour la traîner de force vers le salon et la jeter sur le canapé. Ensuite, il vint se positionner sur elle, bloquant son bassin pour qu'elle ne puisse pas bouger et s'enfuir. Ses mains tenaient toujours ses bras pour qu'elle ne bouge pas trop. Michaela était à sa merci. Ses yeux à lui avaient l'air de ceux d'un chien fou prêt à la dévorer, d'une certaine manière, c'est ce qu'il s'apprête à faire.

Le pervers n'avait pas l'intention de s'arrêter. Son but était très clair dans sa tête et ce ne sont pas ses supplications qui risquaient de le faire arrêter. Tout ça, c'était uniquement sa faute, ce qu'il était en train de faire, ce qu'il allait lui faire, elle en était responsable. En le quittant, en partant du jour au lendemain sans rien dire, elle avait simplement scellé son destin. C'est la raison pour laquelle la fureur d'Isaak à présent mué en folie se devait de s’extérioriser. Qu'importe la manière, ce n'est pas un homme censé qui peut se contenter de hurler son ressentiment sur la femme qu'il aime. Aimer... c'est là un grand mot étant donné qu'il n'est pas vraiment capable de ressentir ce genre de sentiment. L'amour revient plus à une sorte d'obsession chez lui, cette envie de possession et de l'avoir pour lui, rien que pour lui. Sa disparition s’apparente clairement à une trahison, c'est comme s'il avait perdu son précieux objet et maintenant qu'elle est de retour, il doit le lui faire comprendre. A Game City, il a beau jouer le rôle d'un psy, ce n'est pas par la parole et de longs discours qu'il compte lui faire comprendre son affront. Avant tout, il est un soldat, un membre de l'unité Fox Hound, le grand Psycho Mantis. C'est donc à la manière de son vrai "lui" qu'il va lui faire comprendre. Certes, il ne possède plus ses pouvoirs qui faisaient de lui l'égale d'un dieu. Mais la violence, la torture physique et psychologique ne lui échappe pas. Vous pensez qu'il n'est pas assez monstrueux pour la violer ? Que ceci n'a rien à voir avec les méthodes de Mantis ? Vous vous trompez tellement ! Un acte non consenti est justement le meilleur moyen de l'atteindre psychologiquement. Il sait que physiquement ça ne l'atteindra pas plus que ça. La douleur n'est que passager, les marques laissées sur la peau finissent par disparaître et même les cicatrices finissent pas s'estomper avec le temps pour n'être qu'un lointain souvenir. Alors que la blessure psychologique est bien pire. Elle reste là, constante à hanter la victime. Et il compte bien la hanter, lui prouver qu'elle lui appartient corps et âme. Alors la prendre de nouveau, même si elle refuse, c'est là un moyen de lui montrer que son corps et son âme son à lui, rien qu'à lui et qu'elle ne peut pas lui désobéir, du moins pas sans en payer les conséquences.

Ses paroles, il s'en fichait. Elle peut crier, susurrer son nom même, ça ne changera rien. C'est comme s'il était dans une transe, laissant le monstre Mantis aux manettes, ses pulsions malsaines le guidant dans chacun de ses gestes. Par exemple, il se ficha de la violence avec laquelle il l'avait balancé sur le canapé. Au moins, elle a de la chance, c'était le canapé et non le sol froid et dur qui aurait été beaucoup plus douloureux pour elle. Isaak avait pris place sur elle, la dominant de toute sa grandeur et sa force. Il aurait dû remarquer qu'elle avait renoncé, qu'elle ne se débattait plus. Mais pour lui ce n'était que le début de la victoire. Si elle renonce déjà, c'est qu'il commence à s'immiscer dans sa tête, qu'elle perd le contrôle et la foi. C'est trop tard pour elle, elle ne pourra pas échapper à la destinée. Les mains du psychopathe errent jusqu'au pantalon de la jeune femme, prenant grand soin de le déboutonner pour le faire glisser, mais pas dans la hâte, avec une certaine lenteur, comme pour continuer à la terroriser et faire naître un sentiment de peur inévitable chez elle. Elle est sa proie et il en fera son dîner s'il veut !

Michaela se met de nouveau à parler, comme si elle ne savait faire que ça. Ça devient lassant, peut-être qu'il devrait songer à la bâillonner ou lui briser la mâchoire pour qu'aucun son ne puisse sortir de sa bouche. Elle dit avoir besoin de lui parler ? Lui parler de quoi ? Elle pense pouvoir lui sortir les Saintes paroles de Sainte Michaela pour faire revenir le démon qu'il est à la raison ? C'est dommage, ça ne risque pas de marcher. Les bonnes paroles ne sont pas le genre de choses pouvant le faire sortir de sa folie. Rien ne peut le sauver, rien ne peut l'arrêter. Isaak est un être abjecte il faut l'accepter. Un monstre sans foi, ni loin. Une créature de l'Enfer qui ne peut pas faire la différence entre le bien et le mal. Pour lui rien n'est blanc, tout est noir. Ce monde, il s'en fout, les autres humains, il les rejette comme il a lui-même été rejeté. Son âme est hélas perdue à tout jamais et ce ne sont pas les braves paroles de la personne à qui il tient le plus qui pourra le faire changer. "Me parler ! Tu crois vraiment que c'est le moment, là ? Ce ne sont pas des excuses qui me feront te pardonner." Oui, il avait pris quelques secondes pour lui répondre, espérant peut-être la faire abandonner, lui retirer tout espoir. Car c'est bien ça qu'il veut, qu'elle oublie même l'existence de ce mot pour qu'elle lui soit à jamais soumise. Elle est sienne et continuera à être sienne à tout jamais, qu'elle le veuille ou non, c'est sa destinée. "Tu veux parler ? Très bien. Mais sache d'avance que tu gaspilles ta salive !" Ce n'est pas parce qu'il lui dit de parler qu'il allait arrêter. Ses mains continuaient leur investigation, attrapant le tissu qui servait de culotte à cette pauvre femme. Il comptait bien s'en débarrasser, retirer cette dernière barrière avant de lui aussi enlever son pantalon et son caleçon. Mais ceci ne l'empêchait pas de parler, il aurait peut-être une oreille qui voudra bien écouter les paroles qu'elle dira.

Le monstre n'avait pas la moindre envie de parler. Il n'était qu’une vulgaire bête blessé en sa présence. Elle l'avait abandonné, quitté, laissé sans la moindre explication, sans le moindre mot, sans rien. Une disparition soudaine du jour au lendemain qui aurait très bien pu lui être imputé dans son ancienne vie. Après tout, il n'a jamais été un enfant de cœur. Il reste cet être meurtrie et trahie par les autres. Alors si elle cherche le pardon, si elle veut s'excuser, il s'en fout ! Ce n'est pas le genre à accepter.  Comme si prononcer un simple "pardon" peut faire oublier ce qu'elle a fait. Est-ce qu'elle s'est demandé comment il se sentirait ? Non, bien sûr que non ! C'est une égoïste, une sale égoïste qui n'a pensé qu'à sa petite personne. Donc non, il n'a pas envie de l'écouter et tant pis si cela lui fait du mal, si ce qu'il fait est considéré comme un viol, qu'est-ce que ça peut faire ? Au pire, il n'y a pas de témoin ici pour venir en informer les aimables policiers avec qui il a l'occasion de parler. Qui est-ce qu'on ira croire au final ? Cette inconnue qui veut s'en prendre au bon docteur Korneïev ? Bien sûr que non ! Personne n'ira imaginer qu'un homme comme lui peut être capable d'un acte d'une telle bassesse. C'est dommage, tous ignore le côté cruel et pervers d'Isaak. C'est encore plus dommage que personne ne sache qu'il était un être puissant autrefois.

Michaela continuait de parler, indiquant qu'il s'était passé quelque chose qui l'avait poussé à partir. Bien sûr... des excuses, c'est juste ce qu'elle se cherche pour justifier son départ. Si seulement il pouvait se douter de la futur annonce qu'elle allait faire, de cette bombe qu'elle va lui balancer à la figure en lui annonçant ce qui lui est arrivée. Comment est-ce que Mantis aurait pu imaginer la suite de ses mots... Michaela enceinte... avec un putain de fœtus dans le ventre et pire encore, le sien ! Ceci prouvait quelque part qu'elle lui avait été fidèle, mais difficile de vérifier juste des paroles. Seul l'ADN pourrait certifier que ce petit être était le sien et pour l'heure, il n'est pas en mesure de le savoir. C'était peut-être un mensonge, elle disait ça pour l'énerver, pour qu'il arrête. Et pourtant ça le rongeait, ça le rendait totalement fou de rage qu'elle soit partit sans même en parler. Certes, si elle lui avait annoncé la nouvelle, il l'aurait obligé à avorter, à ne pas porter cette vie au sein de son ventre. Pourquoi ? Peut-être car il n'est pas apte à être père et élever un enfant. A moins que ce ne soit pas peur que cette chose puisse ôter la vie de la jeune femme lors de l'accouchement, comme lui-même l'avait fait avec sa propre mère. Tout ceci est compliqué et il ne veut juste pas y croire. "Menteuse ! Tu mens !" lui crache-t-il à la figure avec haine et colère. Puis elle continue de parler, encore et encore... Pitié qu'elle se taise, que cette bouche cesse d’émettre le moindre son. Etant un peu plus relevé suite à cette annonce, il pouvait voir la cicatrice sur son ventre, celle qui représenterait l'extraction du bébé, d'une manière assez violente vu la taille et la laideur de la cicatrice. Ceci n'avait rien de très professionnel, même un vétérinaire serait capable de faire ça d'une manière plus esthétique.

Pris de folie, il serra ses deux mains autour de son cou, une fois de plus la bête sauvage était là. Mantis ne pouvait supporter ça. Trahison, mensonge... c'était trop. Il en avait marre et il était prêt à tuer. Tant pis si cette femme est son obsession, elle mérite son sort, elle mérite tout ce qui lui arrive. Il serrait, fort, plus fort, encore plus fort. Isaak voulait voir ses lèvres virer au bleu, ses yeux se retrouver injecter de sang et sentir que sa force l'a quittait. "T'es qu'une putain de menteuse Michaela ! Dis plutôt que tu m'as trompé salope ! Hein ! Ouais c'est ça ! T'es allée voir un autre type, tu l'as baissé, tu l'as laissé t'engrosser et maintenant tu m'accuses moi. T'es qu'une pétasse dévergondée, comment j'ai pu m'enticher d'une salope pareille. Je te haïe, je te déteste. Je vais te tuer !" continue-t-il de lâcher avec fureur sans le moindre contrôle sur lui-même. Elle suffoquait et il s'en fichait. Qu'elle crève cette pute ! Pourquoi la garder ? Pourtant, il ne pouvait nier son attirance, cette obsession malsaine qui continue d'agir sur lui. Cette envie de la posséder tout entière était toujours là. Il l'avait dit, non ? Elle lui appartient, Michaela est à lui qu'elle le veuille ou non. Mais est-il capable de la tuer ? La réponse est oui, il peut la tuer, il en serait capable. Sauf qu'avant ça, il ne peut pas la tuer sans trouver le type qui aurait pu la toucher... il lui faut des réponses et vite. Mantis la lâcha et se releva, ses mains contre ses tempes tel un fou cherchant à garder le contrôle. "C'est qui ce type ? Dis-moi qui est le connard avec qui t'as osé me tromper que j'aille le tuer !" sur ses paroles, il s'était rapproché de la cuisine, allant prendre le plus grand couteau, comme pour montrer qu'il allait mettre ses menaces à exécutions.

Le problème quand on est fou à la manière d'Isaak c'est que certaine chose peuvent très vite déraper. Et le contrôle se perd très facilement. Mantis est le genre de personne qui peut facilement s'égarer et laisser sa mauvaise humeur exploser. C'était peut-être moins le cas à l'époque où il était un membre de l'unité Fox Hound. Il avait sa mission et s'y tenait. Là il est libre, personne n'a de contrôle sur lui, il ne reçoit pas d'ordre, c'est un être totalement dangereux. De plus, il l'est davantage quand il s'agit de Michaela. Le fait qu'elle lui annonce qu'elle ait avorté et une sorte de choc. Non, il n'avait pas le moindre désir d'être père, mais il ne croit pas pouvoir être le père de ce défunt fœtus. Lui ? Pouvoir procréer ? Et puis quoi encore ? Comment un pervers sadique invétéré comme lui pourrait donner l'essence à la vie elle-même ? Il en est tout le contraire, il ressemble grandement à la mort et pourrait même être le bras droit de cette dernière. C'était évident, non ? Il ne peut pas être le père de cet enfant. Elle mentait, elle avait dû le tromper, laisser un autre homme la pénétrer et lâcher son horrible semence créer un être digne de l'antéchrist dans son utérus.

Toute cette trahison, tout ça lui donnait envie de la tuer. Il avait besoin de se venger, de lui faire du mal, pour pouvoir se sentir bien. Oui, il devait la tuer c'est pour ça qu'il tenta de l'étrangler, sa souffrance lui donnait l'impression de vivre et pourtant... pourtant il s'arrêta. Finalement l'étranglement c'est bien trop gentil. Du sang, il veut voir du sang partout, il serait même prêt à voir des têtes voler dans tous les sens, à voir le feu dévorer les chairs et enfin pouvoir se délecter de l'odeur de la chair grillé. Oui, c'est ça qu'il veut, l'Enfer ! Mantis a besoin de tout détruire. Mais à défaut d'avoir ses anciens pouvoirs, il va devoir se contenter de sa force brute et des maigres armes qu'il peut trouver en ce monde et surtout dans son appartement. C'est pour ça qu'il revient de la cuisine avec un couteau à faire pâlir n'importe quel boucher.

La jeune femme se relevait, elle se remettait de son étrangement pour voir un couteau acéré entre les mains de son amant. Ce n'était pas terminé, elle n'allait pas s'en sortir aussi facilement. D'après ce qu'elle disait pour se défendre, si cet enfant était celui d'un autre, elle ne serait jamais revenue pour lui dire. Ouais... ça c'est ce qu'elle croit. Lui il en doute, c'est si simple de mentir ou de se convaincre d'une chose aussi facilement. "Parce que tu me crois assez idiot pour t'écouter Michaela ?" lance-t-il d'une voix froide qui transpirait la folie. "Il n'y a aucune preuve pour le prouver. Comment veux-tu que j'arrive à te croire..." Tout ça c'est sans compter le fait qu'elle ait fuit du jour au lendemain sans rien dire. Elle a disparu, comme ça sans jamais lui envoyer un message pour lui dire qu'elle allait bien. Si ça ce n'est pas une preuve évidente de tromperie... Oui, il était totalement parano, mais il avait le droit, les preuves étaient contre elle. Il y a une chose qu'il ne peut pas accepter, c'est bien ça, le fait qu'elle l'ait trahie. "T'as fait ça pour nous ? POUR NOUS ?! Non, t'as fait ça juste pour toi, salope !" lui crache-t-il à la gueule. C'est vrai, il s'en fout de ce gosse, il n'en aurait pas voulu, mais il aurait préféré qu'elle lui parle. Parce qu'il aurait pu trouver une solution, réfléchir ensemble. Mais non ! Elle a préféré prendre la fuite et cacher la vérité et ça c'est une trahison qu'il ne tolère pas. "Tu m'as trahie ! Qu'importe au final qui soit le père, t'as osé partir, t'as osé me quitter. Ça c'est la pire des choses !" râle-t-il avec un regard de fou furieux.

Quant au fait de lire dans ses pensées, elle en est loin, très loin ! Il ne voit que la trahison. C'est ça le pire, le fait qu'elle ait pu le laisser tomber, l'abandonner. Il ne s'en remet pas, ça le dégoutte, ça l'énerve, ça le met hors de lui. N'a-t-elle toujours pas comprit qu'elle lui appartient ? Que personne d'autre que lui ne peut l'avoir ? Alors si c'est comme ça, autant la tuer pour que personne ne puisse l'avoir. Il va lui faire comprendre sa douleur, il va lui faire subir la souffrance qui irradie chaque partie de son corps. Son couteau se leva dans les airs, il était prêt, prêt à la tuer, prêt à la planter encore et encore et même à ouvrir son ventre pour inspecter son utérus s'il le faut. A moins qu'il ne l'ouvre pour le lui retirer pour toujours...

Depuis qu'il est à Game City, Isaak a toujours réussi à garder son calme et c'est un grand miracle. Enfin, on ne peut pas dire qu'il l'ait gardé toujours à 100%, mais c'était mieux que de sombrer dans la folie et perdre l'esprit comme ça se déroule en ce moment même. Afin de se fondre dans la masse, le jeune homme à tout fait pour être discret et manipuler les gens dans le secret, sans même qu'ils ne s'en rendent compte. C'était une affaire rondement mené, il était même un allier de la police, les aidant sur des affaires de meurtre ou autre. Bien entendu, c'était la meilleure planque pour pouvoir camoufler ses propres crimes. En tant que profiler, on lui faisait confiance et sa réussite sur les affaires lui donnait une totale crédibilité. Mais ce soir, tout pourrait basculer, pourrait laisser tomber le voile qu'il avait mit devant son visage pour cacher sa véritable personnalité. Ce soir, il pourrait bien péter un plomb et oublier Isaak pour rester définitivement Psycho Mantis et détruire la ville en la mettant à feu et à sang, comme il l'a fait autrefois avec son village natal. Tuer tout le monde ne lui fait pas peur, mais il faut avouer que sans ses pouvoirs, ça risque de rendre la tâche plus difficile que prévu. Mais qu'importe, il reste un soldat avec une très bonne expérience du terrain.

Michaela était revenue et bien qu'elle explique pourquoi, qu'elle dise la vérité, il s'en fichait pas mal. Au fond de lui, il aurait certainement préféré ne jamais la revoir. Le fait qu'elle ait fuit lui avait fait mal, il s'était sentit trahi par la jeune femme. Car son obsession pour elle est bien réel. Est-ce qu'on peut parler d'amour ? Dans le cas d'Isaak pas vraiment, c'est à se demander s'il peut être capable de ressentir ce genre de sentiment. Son esprit a été trop perverti à force d'entrer dans ceux des autres, sans oublier sa propre folie qui ne l'a pas aider. Alors, non, ce n'est pas de l'amour, juste une obsession perverse, une envie de la posséder, d'en faire sa chose, de ne jamais la quitter. Difficile de mettre des mots sur cette attitude. Certains pourraient dire que ça se rapproche d'une sorte de sentiment amoureux, mais soyons honnête, quand on aime quelqu'un on est censé le rendre heureux, l'aider, l'écouter et vivre des choses ensemble. Ce qui n'est pas vraiment le cas de notre psychopathe qui serait prêt à enfermer la jeune femme pour qu'elle ne puisse jamais s'enfuir. Le fait qu'elle soit partie l'a tout simplement rendu malade. Imaginez quelqu'un qui perd la personne qu'il aime à cause d'une rupture ou d'un décès... Imaginez ce que ça fait à un homme complètement fou de perdre son obsession... Ça le rend encore plus dingue !

Pour lui, l'enfant n'était qu'une excuse et il n'était pas sûr de pouvoir la croire quand elle disait que c'était le sien. C'est peut-être vrai, mais ça peut être un mensonge. Quoi qu'il en soit, il n'a pas envie de la croire et encore moins de chercher plus loin. Tout ce qu'il voit, c'est cette stupide excuse qu'elle a utilisé pour fuir, pour LE fuir. La blonde avait beau dire qu'elle avait fait ça pour eux, qu'elle l'avait fait pour le, pour les préserver que ça ne change rien. Certes, il n'aurait pas été un bon père et en effet il ne souhaite pas avoir un enfant un jour. Mais la fuite n'était pas une solution. Pourquoi ne pas lui avoir avoué la vérité ? Si elle était enceinte, ils auraient trouvé une solution à deux. Si elle craignait la réaction de Korneïev, elle aurait été bien moins violente avec la vérité. Des solutions, il y en avait, il aurait pu l'emmener à l’hôpital pour la faire avorter ou mieux encore il se serait occupé lui-même d'éliminer cet embryon grandissant dans son abdomen pour le tuer à jamais. Des solutions il y en avait, pas forcément des jolies, mais elles étaient pourtant là. Sauf qu'elle avait préféré fuir telle une lâche, chose qu'il ne pourra surement jamais lui pardonner. Énervé, il se mit à faire les cent pas rapidement, puis ses mais vinrent se poser de chaque côté de ses tempes, agrippant ses cheveux et tirant dessus en grognant comme une bête dangereuse. "T'aurais dû m'en parler ! La fuite n'était pas la solution, mais t'es juste trop conne pour le comprendre !" cracha t-il avec haine sans essayer de peser ses mots. A présent, il n'en avait rien foutre de lui faire mal, de toute manière, c'est à peine s'il se rend compte de ce qui peut sortir de sa bouche. Il est trop en colère et dingue pour faire attention.

La jeune femme essaya peut être de le ramener à la raison en lui disant qu'elle était revenue car elle lui appartenait. Si elle pensait vraiment pouvoir le sortir de sa folie, c'est raté. Tout ceci l'a beaucoup trop abîmé pour qu'il reste calme et l'écoute. Lui-même ne sait pas s'il veut toujours d'elle. La déception a été si forte qu'il en vient à la rejeter, gardant cette terrible envie de la tuer et de jouer avec ses entrailles bien encré dans sa tête. Isaak était perdu, totalement perdu. Elle voulait qu'il lâche le couteau, mais c'était chose impossible. L'envie de la tuer, de lui faire du mal était tellement forte. Il finit par lâcher sa tête qu'il tenait toujours, les bras le long du corps, le regard noir et fou. "T'es qu'une putain de salope égoïste. Est-ce que tu t'es demandé une seule seconde ce que je pourrais penser de ta fuite ! Tu m'as trahi. Tu as effacé la confiance que j'avais en toi..." Isaak avait dit ces mots tout en s'approchant d'elle, la lame du couteau dans sa main en direction du ciel, prête à trancher la chaire si besoin. Il avançait et lentement son bras armé se levait, cherchant quelle partie de son corps blesser. La poignarder dans le cœur assurerait une mort certaine et rapide, mais ça serait trop gentil. L'égorger et la voir se noyer dans son propre sang serait une fin qui pourrait le satisfaire. Ou même l'éventrer et fouiller ses entrailles serait tout aussi réjouissant. Sa main était prête à abattre sur elle et d'un geste rapide, le mouvement tomba et pénétra la chair. Mais ce n'était pas celle de Michaela, mais la sienne. Par un miracle, il avait gardé un brin de contrôle, se poignardant lui-même le ventre assez profondément. Aucun son de douleur ne s'échappa de ses lèvres, ni même une grimace déformant son visage. Il resta silencieux, l'air totalement fou, l'envie de meurtre toujours présente malgré tout. Elle ferait mieux de fuir, encore une fois, pendant qu'il en était encore temps.

C'était trop tard pour un retour en arrière. Isaak avait franchi un point, une sorte de point de non retour. Il était en colère et quand ce genre d'émotion l'envahi pour le posséder autant dire qu'il ne répond plus de rien. Ces vieux démons, ces vieilles voix qui ont toujours été là, mais qu'il arrive à faire taire ou tout simplement à faire abstraction, elles sont à présent en ébullition, criant au meurtre. Se retenir n'était plus possible et ce n'est pas comme s'il en avait envie. Mantis avait soif de sang, il devait lui faire du mal. Son affront n'était pas acceptable et pour ça la sentence c'est la mort. Oui, il avait clairement l'intention de lui planter cette lame glacial dans le corps, de percer sa chair et de faire ruisseler le sang hors de son corps, comme on le ferait en égorgeant un cochon. Au dernier moment, sans trop savoir comment, il eut assez d'esprit pour se poignarder lui-même plutôt que de l'attaquer. La douleur... elle ne semblait pas exister, en fait ceci ne lui a jamais posé de problème. Étant autant sadique que masochiste il peut clairement encaisser ça. Sans compter la dose d'adrénaline qui circule dans son sang à cause de sa colère.

Michaela sembla à la fois surprise et inquiète. A aucun moment, elle n'avait imaginé ce retournement de situation des plus incongrus... N'oublions pas que Mantis est un homme imprévisible, ceci confirme les faits. Elle avait l'air de vouloir l'aider, de vouloir le sauver, le soigner... A quoi bon ? Pour lui faire encore plus de mal ? L'homme ne veut pas de son aide, plutôt crever que de la voir s'occuper de lui. Je t'interdis de me toucher !!!!!" lui crache t'il à la figure comme si elle n'était qu'une vulgaire malpropre. "Touche moi et je te tue pour de bon," ajoute t-il les dents serrés par la colère qui n'a pas décidé de partir. Elle s'inquiétait du fait qu'il pourrait retirer le couteau, franchement, c'est ça qui l'inquiète ? Elle a vraiment peur qu'il puisse mourir ou quelque chose comme ça ? Ceci lui arrache un petit rire, elle se moque de lui. "Je n'ai aucun ordre à recevoir de toi," siffle t-il entre ses dents en la regardant avec des yeux noirs. Sa main droite vint se poser sur le manche du couteau qui était toujours présent dans son ventre. Son regard ne quitta pas la jeune femme, puis avec un sourire malsain, le sourire d'un homme fou à lier, il retira lentement la lame qui trônait jusque là au milieu de son abdomen. Du sang gicla légèrement quand le bout de la lame fut entièrement sorti. Le jeune homme se fichait pas mal que son propre sang se déverse sur le parquet de son appartement. "Je me suis contrôlé une fois, mais ça n'arrivera pas deux fois, alors dégage d'ici si tu veux pas que je t'éventre tel un porc !" C'était réellement des menaces et il était capable de le faire. Isaak n'a rien d'un homme normal, c'est un fou et bien qu'il puisse avoir un certain contrôle sur sa folie, ce n'était plus le cas maintenant. Il était tel un fauve enragé, prêt à bondir sur tout et n'importe quoi pour le bouffer. Sa blessure, il pouvait s'en occuper lui même. C'est un soldat, ne l'oublions pas. Après être mort deux fois, il peut bien mourir une troisième fois ça ne changera pas grand chose. Au final, il trouvera toujours le moyen de revenir à la vie, non. Psycho Mantis n'est pas le genre de monstre dont on se débarrasse comme ça.