Quand la vérité vient frapper à la porte (PV. Liam)

Kara & Liam

Quand la vérité vient frapper à la porte

FIN DE SERVICE. Il était temps. Cela faisait désormais plusieurs jours que le lieutenant Warren faisait des heures supplémentaires à son bureau pour régler différentes paperasses et affaires s'étant dérouler durant ce chaud mois d'Aout. Il avait une sainte horreur de l'été pour la simple et bonne raison qu'il semblait être un motif suffisant pour que la ville soit mise sans dessus dessous par quelques éléments perturbateurs. Les gens partent, s'isolent, à la recherche d'un air frais, délaissent ainsi leurs demeures vides de présence. C'est suffisant pour que des personnes malfaisantes profitent de leurs temps d'absence pour cambrioler, voler impunément, ou encore parfois même casser, juste pour le plaisir, pour des représailles ou autre. Des petits imbéciles sans cervelle, Liam avait pût en coincer plus d'un et c'est sur ses affaires quasi élucidées qu'il travaillait aujourd'hui avant que le cadran de sa montre ne le rappelle aussi à l'ordre. Lui aussi avait une vie en dehors du travail, lui aussi avait un appartement proprement rangé qui l'attendait, sauf qu'il n'avait pas envie de rentrer à vrai dire. Personne ne l'attendait spécialement chez lui, si ce n'est peut-être un message sur son répondeur de la part de Peter, John ou même encore James. Ses bons vieux potes, heureusement qu'il pouvait compter sur eux pour lui donner du baume au cœur. Il espérait juste pas, qu'à l'inverse, il ait reçu un message vocal de son ex femme qui, depuis quelques temps n'avait pas cessé de le contacter pour prendre des nouvelles sur leur fille. Non Liam n'était pas parvenu à mettre la main sur la petite Evie. Sa précieuse Evie si chère à son cœur, celle pour qui il aurait été capable de tuer à l'heure actuelle. Et il s'en voulait d'avoir été ce père complètement con qui avait pût la laisser fuir, alors certes, quand elle était venue chambouler sa vie du tout au tout il lui en avait voulue, mais les choses on changées, et au fil du temps, Evie est devenue sa raison d'être.

Tout ça pour dire que de ne pas avoir de messages vocaux sur son répondeur serait en fait une très bonne chose pour lui. Après plusieurs minutes de rangement intense, il enfila finalement sa veste et pût quitter les locaux sereinement en ne manquant pas de saluer d'un signe de main certains de ses collègues de garde. A l'extérieur, le temps était grisonnant, pas une place pour le soleil et un morceau de ciel bleu. A cette allure, la nuit ne tarderait pas à pointer le bout de son nez. Une vraie journée d'automne, ne manque plus que la pluie pour renforcer la chose. Les mains dans les poches, le lieutenant déambulait sur les trottoirs, la marche lui faisait du bien, il avait même fait exprès de ne pas prendre son véhicule pour rejoindre le commissariat, jugeant qu'il n'en avait pas besoin. Et puis ça lui fait un petit côté écologique plutôt sympa qui plairait à la gente féminine. Il marchait plusieurs longues minutes jusqu'à son domicile avant que la présence d'une personne ne l'empêche d'avancer plus. Une personne ou plus particulièrement une petite fille. Une fillette à la respiration quasi sifflante qui reniflait maladroitement pour retenir la morve qui cherchait à couler tel l'eau d'un robinet de ses narines. Cette fillette était seule et elle lui rappelait tellement sa fille. Ne voyant personne à ses côtés, le policier décida de s'avancer près d'elle, mais l'enfant prit la fuite en le voyant. Encore une qui a dû être éduquée à coup de "Ne parle surtout pas à des inconnus" et en soit elle avait tout à fait raison. Ils ne se connaissaient ni d'Adam ni d'Eve, c'est donc tout à fait normal que la petite ait peur de lui. Elle s'arrêta dans une ruelle, un cul de sac ou un mur la retenait prisonnière de l'officier qui continua à s'avancer d'elle en tentant d'user de sa plus grande délicatesse. «Hey. Calme toi. N'ais pas peur. Je ne te veux aucun mal.» Il avait pas l'habitude Liam de prendre les gens par des pincettes mais la, ce n'était pas n'importe qui, c'était une enfant. Une enfant totalement paniquée qui puis est. La fillette porta ses deux poings sur ses yeux pour tenter de retenir toutes les larmes qui s'étaient mises à couler le long de ses joues toujours en reniflant bruyamment. En la voyant aussi mal et triste, le lieutenant vint s'accroupir à sa hauteur pour chercher qui sait, peut-être un contact visuel avec elle. «Tu es perdue?» Elle acquiesça d'un signe de tête rapide en continuant de frotter ses yeux avec force.«Ou sont tes parents?» Ses deux poings quittèrent ses yeux et enfin Liam pût les voir, ses jolis yeux noyés par les larmes. D'une voix tremblante la petite lui expliqua vivre avec sa mère, et bien qu'elle ne connaissait pas l'adresse précise sur le bout des ongles, elle lui donna un indice capital sur la destination qu'il emprunterait à ses côtés. Collins's Art. La ou sa fameuse mère vivait, la ou son "commerce" se trouvait également.«Ok. Alors regarde, tu vois ça?» Doucement il extirpa son téléphone portable de sa poche pour le montrer à la petite fille.«Ça. Ça va nous permettre à tout les deux de retrouver ta maman mais pour ça, il faut que tu me fasses confiance.» Et elle lui ferait confiance, parce que même si les enfants sont méfiants au départ, il suffit juste de quelques mots pour parvenir à les amadouer, enfin tout dépend des enfants. Ce serait Eve, ce serait différent.

Grâce au téléphone portable et sa fonction GPS qui permet de localiser directement tout les commerces, le lieutenant et la petite fille purent rapidement retrouver la demeure ou celle ci semblait vivre avec sa génitrice.  Il n'eut pas le temps de frapper à la porte qu'une femme complètement hystérique en sortit pour venir serrer contre son maigre corps celui de l'enfant. Intérieurement, le lieutenant aspirait tant à ce genre de choses avec sa propre fille, il espérait que les retrouvailles avec Eve soient similaires, identiques. Voir la pauvre petite fille de nouveau heureuse de pouvoir se blottir contre les bras de sa mère le fit sourire, discrètement, si il n'avait pas la chance lui de pouvoir retrouver sa fille, alors il ferait en sorte que les autres puissent le faire, à l'inverse, il aurait aimé que quelqu'un fasse cela pour lui et lui rapporte Eve du jour au lendemain jusqu'à son appartement.

Après quelques réjouissantes retrouvailles, la jeune femme se présenta à lui, reconnaissante d'avoir pût lui ramener sa petite fille. Elle tendit la main en sa direction, se présenta poliment comme le ferait n'importe quel citoyen civilisé. Doucement, il vint la saisir pour la serrer dans la sienne, avant de se présenter lui aussi.«Liam. Liam Warren.» Puis il la relâcha pour jeter un œil sur la fameuse "Alice" en question.«Je suis lieutenant de police au commissariat de Game City, je n'ais fais que mon devoir en vous la ramenant. Le principal étant que désormais elle est en sécurité à vos côtés.» affirma l'homme avec un petit sourire rassurant sur les lèvres. Les deux demoiselles pourront ainsi paisiblement se retrouver tranquillement sans craindre la disparition de l'une ou de l'autre désormais. Liam avait fait son travail, sa bonne action du jour. Lui aussi pourrait se reposer tranquillement désormais.. ou presque.

Kara & Liam

Quand la vérité vient frapper à la porte

Il aurait aimé que quelqu'un fasse la même chose pour lui. Que quelqu'un se met à frapper à sa porte, Evie à ses côtés. Que cette personne lui ramène sa fille disparue depuis si longtemps, même si, plus le temps passait et plus il avait fini par ne plus y croire à ce rêve. Alors, il aidait les autres, parce que c'était ça son métier. Il œuvrait pour le bien de l'humanité, pour le bien être de la population de Game City et la plupart des gens l'en remerciait, comme cette jeune femme, qui précédemment avait serrée contre elle le corps encore tremblant de sa petite fille contre elle. Voir ce genre de scène aurait pût l'émouvoir, mais en réalité, il en aurait presque été jaloux, se retenant au maximum pour ne pas de nouveau pester contre lui même d'avoir pût perdre ce qu'il avait de plus cher dans ce monde. La jeune femme finit par lever la tête, ses iris se plantant dans les siennes. Elle se présenta, il en fit de même, ajoutant, pour rassurer la dame qu'il était lieutenant de police en ville. Très souvent, quand les gens n'ont rien à se reprocher, cela les rassures de savoir qu'un membre des forces de l'ordre a pût les aider, et cette fois encore, l'effet fût présent. Elle était ravie et cela était la seule chose qui l'importait réellement.

L'homme s'apprêtait à faire chemin inverse pour rentrer chez lui, après tout, il avait finit sa journée et méritait bien un peu de repos dans son petit appartement en ville, mais la fameuse Kara l'en empêcha juste avec une petite question, ou plutôt une invitation. Elle lui était redevable et la moindre des choses était de l'inviter boire un verre chez elle. En temps normal, il aurait certainement refusé, mais la, il n'avait rien à perdre à aller boire un simple verre chez cette jeune femme, mis à part passer un bon moment et ne pas être seul à broyer du noir chez lui. On ne peut pas dire que ses derniers jours ont étaient des plus simples et faciles pour Liam. L'été touchait presque à sa fin, et bientôt la ville revêtira ses plus jolies couleurs d'automne, des couleurs orangées, et un brouillard épais se dessinera à l'horizon quasiment à chaque matin. Puis, l'Hiver suivra rapidement, avec ses jolies fêtes de Noel qu'il partagerait avec sa famille à Londres, ses deux parents et sa sœur. Cette année, il aurait voulu qu'ils rencontrent Evie, car oui, le secret était encore bien gardé par le jeune homme. Ses deux parents n'étaient pas au courant de l'existence de Eve-Leen Warren, ils ignoraient qu'ils avaient une petite fille avec eux, près d'eux, pas très loin. Il appréhendait grandement leur réaction, mais savait au fond de son poitrail qu'ils finiraient par accepter l'enfant. Et sa soeur, sa précieuse petite sœur sera elle aussi ravie d'avoir une nièce. Sauf que cette fois, Eve-Leen ne sera pas la, il aurai aimé pourtant, la voir partager le repas des fêtes de fin d'années avec lui. Lui offrir des cadeaux, voir son regard pétiller et briller sous la magie des premiers flocons de neige, partager avec elle son premier chocolat chaud de l'année, voilà vraiment ce que voulait Liam. Oui, plus le temps passe, et plus il y pense, se noyant dans une tristesse profonde à chaque soir. «Avec plaisir. Un petit café ne me ferait pas de tord je dois bien l'avouer.» répondit l'homme en conservant un semblant de sourire doux sur les lèvres. Il avait accepté d'entrer aujourd'hui, pour parler, peut-être se confier, même si cela ne lui ressemblait pas. Il avait ressenti cette envie de ne pas être seul ce soir, de rester encore un peu de temps avec cette fameuse Alice et sa jeune mère Kara. Alors, il attendrait qu'elle l'invite à entrer, qu'elle se décale de l'ouverture de la porte pour lui permettre d'entrer afin de boire ce fameux verre et café. Il aura la chance d'entrer dans son intimité, de découvrir cette demeure qui de l'extérieur paraissait fort sympathique déjà, et puis enfin, il pourra discuter, de tout et de rien, de la pluie et du beau temps, juste discuter pour passer le temps, rentrer au plus tard pour vite filer sous les draps et débuter une nouvelle journée quand l'aube aura décidée à pointer le bout de son nez.

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Quand la vérité vient frapper à la porte

Si tout le monde se comportait comme Kara alors Game City serait un havre de paix. Il faut dire que de nos jours, les forces de l'ordre ne sont pas spécialement bien vues ni appréciées par la population. Certains les considèrent comme des fouines, des nuisibles et se passeraient bien de leurs services. D'autres apprécient l'idée d’être protégés de certaines menaces. C'est comme dans n'importe quel métier, il y a du bon et du mauvais et Liam s'est toujours battu pour qu'il n'y ait que du bon. Il peut-être un bon vivant fêtard qu'il a toujours prit son métier au sérieux, et aider les autres fait parti de ses objectifs principaux. Il aurait aimé, qu'à l'inverse, les autres en fassent de même pour lui, alors qu'il semblait vivre des jours sombres sans sa petite Eve à ses côtés. Sa fille lui manquait terriblement, son petit rayon de soleil. Elle était parvenue à mettre le désordre dans son existence dans tout les sens du terme. Il repensait aux nombreuses fois ou il rentrait chez eux et que son pied heurtait des poupées barbies sur le sol, ou alors que ses meubles étaient recouverts de paillettes multicolores. Il la revoyait, tournoyant sur elle même avec sa robe de princesse, elle sautillait devant lui et lui demandait de l’emmener dans ce parc d'attraction que tout les gosses aiment parce qu'il réalise des rêves à ce qu'il paraît, sauf qu'il n'avait pas eu le temps de le faire. Eve avait disparue, envolée loin de lui et pas un jour il n'espérait pas la revoir, il savait que tôt ou tard, leurs routes finiraient par se croiser à nouveau et même si il appréhendait leurs retrouvailles il se disait qu'elle ne pouvait pas si mal se passer.

L'artiste se décala de la porte pour permettre au lieutenant de pénétrer dans son antre accompagnée de la fillette dont il avait porté secours plus tôt. Ils avancèrent le long de la galerie pour regagner l'étage la ou se trouvait leur appartement, leur intimité mais avant même qu'ils n'aient le temps d'y entrer, une petite voix vint briser tout son monde. Cette petite voix, il l'aurait reconnu entre milles, cette petite voix il l'avait déjà entendu dans sa tête des centaines et des centaines de fois, sauf que contrairement à d'habitude, cette fois elle semblait bien réelle, et proche de lui. Il tourna précipitamment la tête et la, à ce moment précis, les barrières qu'il s'était créées tout autour de lui s'écroulèrent encore pire qu'un château de carte. Son coeur s'était mit à tambouriner en lui, alors que sous ses yeux ébahis, la silhouette de sa petite fille s'était dessinée. La silhouette de sa fille enlaçant cette autre petite fille, cette Alice. Les yeux intrépides de l'enfant croisa finalement les siens, elle semblait aussi surprise que lui de le voir. Leurs deux corps s'étaient figés, perdus dans l'espace temps. Etait-elle réelle? «Evie.. » Ce prénom s'échappa de sa bouche alors qu'il se rapprochait d'elle lentement. Ce n'est qu'à quelques centimètres d'elle qu'il s'accroupit pour être à sa hauteur, mais l'enfant, encore silencieuse fit un pas en arrière lorsqu'elle le vit quasiment à ses côtés. Il se doutait bien qu'elle était encore fragilisée, qu'elle ne lui pardonnerait pas d'un coup de baguette magique, que sa douleur était encore trop fraîche, trop récente.«Je suis tellement désolé Evie.» Il en avait la gorge sèche, comprimée, serrée par ce nœud , par cette vague d'émotion, par ce choc de la revoir après tant de temps passé à la chercher. Sa fille se trouvait bel et bien la, devant lui.«Tu nous as tellement inquiétés. Ta mère est morte d'inquiétude, et je pensais ne jamais plus te revoir.» Les larmes lui grimpaient aux yeux mais il se faisait fort, parce qu'il n'avait jamais pleuré devant elle, parce qu'il était un homme et que les hommes ça ne pleure pas, c'est Eve-Leen elle même qui le lui a dit et répété à l'époque ou ils vivaient tout les deux dans ce petit appartement. Il voulait se montrer fort pour elle, un papa solide comme un roc qui était déterminé à la récupérer coûte que coûte. «Rentrons à la maison tu veux?» NON. Son cri lui arracha le cœur alors qu'elle se précipitait à toute hâte jusqu'aux jambes de cette Kara. Il la suivit du regard, la tristesse commençant à lui comprimer le coeur comme elle avait pût le faire lorsqu'elle avait disparue de sa vie. Ca faisait mal d'entendre sa propre chair, son sang, refuser de rentrer chez elle tellement elle avait été blessée par des paroles qu'il regrettait tellement au plus profond de lui. Il ne voulait qu'elle l'apprenne de cette façon, il ne voulait pas qu'elle sache qu'il avait été par le passé,un pauvre connard fini et qu'il avait prit peur à l'idée de devenir père. Eve-Leen était sa fille aujourd'hui, un enfant qu'il ne rejetterait pour rien au monde. Il n'attendait qu'elle pour que son monde tourne à nouveau, il ne voulait qu'elle dans sa vie pour la rendre joyeuse. Sans elle tout semblait terne, fade, sans saveur. Eve-Leen était ce petit bonbon pétillant qui mettait du baume au cœur et il ne comprenait pas Liam, comment pouvait-elle se retrouver dans les bras de cette parfaite inconnue, de cette Kara qui ne l'a pas éduquée, qui ne l'a pas vu grandir.

Kara & Liam

Quand la vérité vient frapper à la porte

Rien n'est plus précieux que le sourire d'un enfant. De son enfant. Celui de Evie s'était évaporé depuis longtemps. Elle souffrait de l'absence d'un père, de l'inconscience d'une mère. Tout ce qu'elle voulait, Evie, c'était des parents qui l'aimes et ce peu importe le passé, l'avenir, le présent même, elle voulait que ses deux parents cessent de s'entre-tuer l'un l'autre et que pour une fois, leurs regards ne se dirigent que vers elle. Alors oui, il avait commit des erreurs, les plus grosses erreurs de toute sa vie et aujourd'hui,la petite fille lui faisait payer ses même bêtises. Liam n'a pas toujours été un père exemplaire. Il avait refusé cet enfant qui s'était niché au sein même du ventre de son ancienne compagne, il l'avait reniée et avait catégoriquement refusé de porter le titre de "père" pour elle. Puis le temps l'avait rattrapé, Evie était venue frapper à sa porte parce que contrairement à lui, elle, avait besoin d'un père dans son existence.Cette fillette était terriblement futée, douée, et il reconnaissait bien la un trait de son propre caractère. La fille de son père. Il s'était attachée à elle au fil du temps, cette petite boule d'énergie qu'il avait quelques temps en arrière reniée faisait désormais partie de sa vie et pour rien au monde il aurait voulu la perdre à nouveau. Une complicité est née entre eux, il aurait tout donné pour elle, son corps, son âme, son cœur même, un cœur qui ne lui appartenait qu'à elle et à elle seule.  Un cœur malmené, détruit, brisé aujourd'hui quand la chair de sa chair s'était mise à lui hurler ce "non" strident et pire encore qu'elle s'était réfugiée dans les bras de cette parfaite inconnue.

Il est resté quelques secondes accroupit, à méditer, à digérer son refus de le suivre jusqu'à chez lui. Il est resté bête quelques secondes à appréhender l'avenir avant de se relever pour se retourner et faire face à ses deux fillette et cette femme qui semblait nager dans une incompréhension totale et qui pourrait même couler dans cet océan d'incertitudes et d'effroi. Qui êtes vous au juste? Il avait l'impression d'être un parfait inconnu oui, le genre d'hommes malfaisants qui kidnappent des enfants, alors qu'il était bel et bien son père oui, que cette petite fille portait en lui une partie de son matériel génétique. Cette petite fille était la sienne et entendre cet artiste lui parler comme ci il était un "inconnu" dans la vie d'Evie lui brisait encore plus le cœur. «Evie s'il te plait, laisse moi te parler.. » Il fermait quelques secondes les yeux en serrant la mâchoire, il refusait de voir sa fille aux côtés de cette inconnue, c'était elle l'inconnue et non pas l'inverse et pour qui se prenait-elle de materner autant sa propre enfant? L'avait-il fait lui de son côté avec cette Alice? Certainement pas.

La jalousie le faisait parler, faisant grandir en lui une certaine colère injustifiée. Il ne préféra pas s'adresser à la femme qui se tenait aux côté des enfants, se concentrant uniquement sur le petit corps fragile de sa gamine, à son regard à la fois triste et colérique. Il avait mal, mal de l'avoir autant déçue et pour rien au monde il n'aurait voulu que cela arrive à quelqu'un, même à son pire ennemi car il n'y a rien de pire que d'être à son tour reniée par son enfant. Puis l'artiste reprit la parole, et cette fois, le mot inconnu laissa place au mot "père". Enfin, elle venait de comprendre qu'il occupait bien ce rôle dans la vie de la petite fille. «Eve-Leen est ma fille oui..» commença t-il nerveusement en serrant les poings. Bordel pourquoi faut-il que tout soit aussi compliqué? Pourquoi faut-il qu'il la retrouve ici auprès de ses autres filles? Pourquoi faut-il qu'elle le repousse alors qu'il donnerait sa vie pour qu'elle revienne à ses côtés, pour qu'elle le serre dans ses bras. C'est tout ce qu'il veut Liam, la serrer contre lui encore une fois, lui dire à quel point il l'aime, à quel point elle est importante pour lui.«Evie il faut qu'ont parles...» NON! NON! NON! Elle recommençait, sa voix lui brisait les tympans, résonna dans tout son être. Oui, c'est bien la fille de son père, elle est aussi bornée que lui et ce sur plusieurs points. La petite est coriace, elle ne lâchera pas l'affaire et risquait de lui donner bien du fil à retordre, mais il est patient et maintenant qu'il l'avait enfin retrouvée il ne comptait pas abandonner, tôt ou tard il récupérera la garde de sa fille et tôt ou tard ils pourront enfin vivre à nouveau ensemble, passer du temps ensemble, comme ce bon vieux temps qu'il regrette déjà tellement. En attendant, il devait faire face, face à sa souffrance, à sa colère, à son indignation. Il devait faire face à cette petite fille qui refusait de s'entretenir avec lui, certainement encore sous le choc de le confronter à nouveau. Il faut dire que aucun des deux ne s'attendaient à tomber face à l'autre, et les retrouvailles étaient quelques peu mouvementées, prompts, imprévues, mais tout viendrait à qui sait attendre, et un jour, elle arrêtera de le regarder de ce regard de haine, un jour, elle saura lui pardonner ses erreurs, tout comme lui pourra se pardonner d'avoir un jour, pensé qu'elle n'était pas indispensable à sa vie.

Kara & Liam

Quand la vérité vient frapper à la porte

Sa vie. Son bonheur. Son rayon de soleil. Il avait enfin pût mettre la main dessus et il aurait tant aimé que leurs retrouvailles soient différentes. Il aurait tant aimé qu'elle se jette dans ses bras, qu'il puisse inspirer le parfum dégagé par sa chevelure dorée. Il voulait la sentir contre lui, la serrer aussi fort que possible dans ses bras pour la protéger du monde autour, lui souffler qu'il l'aime d'un amour démesurément mais malheureusement, ce fût tout le contraire qui se produisit. Eve-Leen était réticente, fermée à tout dialogue et refusait même la présence de cet homme au sein de son nouveau foyer. Mais comment peut-elle oublier tout ce qu'ils ont partagés ensemble, le fait qu'il est son père biologique et que cette femme, qui semble déjà avoir une enfant, est une parfaite inconnue. La jalousie commença à le ronger de l'intérieur, il refuse que sa chair, son sang, aime d'avantage une autre que lui, lui qui donnerait sa vie pour elle. Son bonheur passera toujours avant le sien et il comprit amèrement qu'il lui faudrait du temps pour lui pardonner, pour qu'elle se calme. Il serra la mâchoire à cette idée, manqua d'exploser littéralement comme une bombe à retardement mais se retint, pour Evie.

Elle préférait les bras de la jeune femme, plus doux que les siens et l'idée qu'elle puisse être celle que Evie embrasse tendrement sur la joue au coucher lui déchire d'avantage le cœur. Il reste silencieux, stoïque, ne bouge pas d'un muscle, baisse même les yeux pour avaler difficilement ce qu'il venait de vivre et qui, changerait à coup sûr, le cours de sa vie. Pour détendre l'atmosphère pesante et tendue, la peintre conseilla aux deux jeunes filles de prendre un bon bain chaud pendant qu'elle cuisinerait pour elles. Elle eut la gentillesse, et l'initiative de demander indirectement au lieutenant de dîner en leur compagnie et il accepterait, bien sûr qu'il accepterait si cela pouvait lui permettre de voir encore sa fille quelques minutes, heures de plus et ce même si elle lui lancerait le plus haineux des regards. Il voulait la voir pour s'assurer qu'elle ne manque de rien, ce qui ne semblait pas le cas au vu de sa condition physique et de la manière dont elle obéissait à la propriétaire des lieux. Rapidement, les demoiselles grimpèrent à l'étage, il suivit sa fille du regard, un dernier regard qu'ils échangeaient avant qu'elle ne disparaisse de son champ de vision et c'est finalement le sol qu'il retrouvait en guise d'horizon pendant que Kara, elle, se massait ses tempes douloureuses. Elle aussi avait dût être chamboulée, perturbée par ce remue ménage au sein même de son foyer, mais elle restait amicale, et maintenait ses idées de voir le père de la petite Evie avec elles pour le dîner. «Merci.. » souffla t-il difficilement avant de lever les yeux et la tête sur la jeune femme. Il fallait qu'il se ressaisisse, il n'en avait pas le choix. Il fallait, pour Evie, qu'il montre que c'était lui le père de famille et que rien ne pouvait le démonter, par même ses mots qui seraient aussi tranchants qu'une lame d'un couteau.«Je vais vous aider à préparer le dîner. Je vous dois bien ça.. » Il avait tant envie de lui poser des questions, sur la façon dont Evie était rentrée dans sa vie, ou avait-elle pût la trouver, est-ce qu'elle lui avait parlé de lui? Une tonne de questions grouillaient dans sa tête mais mieux vaut ne pas remuer le couteau dans la plaie, il commencerait sagement par suivre l'artiste jusqu'à sa cuisine pour l'aider à préparer le repas, peut-être seulement qu'à ce moment la, il décidera de lui poser toutes ses questions qui le chiffonne.

Il attendit que la jeune femme lui emboîte le pas pour la suivre, dans un silence accablant et c'est une fois seule avec elle, et sans les petites pour les écouter qu'il lui poserait sa première question. «Depuis quand est-elle ici?» Ce n'était pas le lieutenant Warren qui parlait, même si lui était habitué aux interrogatoires, c'était le père de famille inquiet pour sa petite fille qui s'exprimait. Il voulait tout savoir sur elle, son parcours jusqu'à présent, la manière dont elle était parvenue à s'intégrer à cette petite famille. Il ne lui semblait pas voir de présence masculine dans ses lieux, et il espérait sincèrement que la jeune Kara ne soit pas en couple avec un homme que Evie pourrait potentiellement appeler "Beau papa" ou encore "Papa", cela risquait de lui être impossible difficile à entendre ou même à vivre. Il était le seul et unique père de l'enfant et personne ne changera cela, pas même le fait qu'aujourd'hui, sa petite fille refuse le dialogue avec lui et qu'elle préfère vivre une toute nouvelle vie plutôt que celle qu'elle a, jusqu'à présent vécue avec le lieutenant Warren.

Kara & Liam

Quand la vérité vient frapper à la porte

Evie était saine et sauve. Alors, oui, elle refusait de lui adresser la parole mais le principal c'est qu'elle était toujours en vie et, à priori, en parfaite santé. Pour un père inquiet pour sa fille, on ne peut pas dire qu'il soit enchanté à l'idée de savoir sa fille chez une parfaite inconnue, mais cette dernière ne s'en portes pas plus mal et semble même très proche des deux filles de la maison c'est à croire que Kara aurait presque, inconscient, adopté un rôle de mère de substitution pour cette gamine perdue dans ses sentiments, dans sa vie toute entière. Ce qu'il s'en voulait.. Il avait toujours redouté ce jour ou sa fille apprendrait quel père lâche il avait pût être il fût un temps, alors il avait tenté du mieux qu'il le pouvait d'être un père modèle pour elle tout en cachant la sombre vérité. Cette petite fille, il ne l'avait pas voulue, pour lui , elle n'était pas la sienne. Cette petite fille, elle n'était rien pour lui à l'époque ou elle s'était installée au sein de la femme qu'il avait aimé de tout son être, mais cette petite fille elle n'avait rien demandé. Ce petit être innocent, il ne l'avait pas vu naître, il ne l'avait pas vu grandir jusqu'il y a peu et il regrette toutes ses années de bonheur qu'il aurait pût vivre si il avait été présent dans son existence dès le départ. Oui, il regrettait ses nuits courtes ou il aurait dû se lever pour changer sa couche et lui donner ses biberons de lait, il regrette de ne pas avoir pût lui donner son premier vrai repas, il aurait certainement pût en rire et tartiner le museau de sa petite poupée avec une bouille de carotte. Il regrette de ne pas avoir pût croiser son regard quand elle sortait du ventre de sa mère, il aurait tant aimé simplement lui dire "Hey. Coucou. C'est moi, ton père. Je suis pas parfait mais je te promet de t'aimer aussi fort que possible." Les regrets ne feront malheureusement pas avancer les choses, ce qui est fait est fait. Aujourd'hui, il devait faire face à une petite fille autoritaire, caractérielle qui lui en faisait énormément baver, mais il l'avait mérité en soi. Que pensait-il? Qu'elle lui sauterait au cou pour l'embrasser en lui disant à quel point elle aimait son père? Certainement pas, il fallait mérité cet amour et tout faire pour obtenir à tout prix son pardon.

Les deux fillettes regagnaient l'étage, ce qui lui permettait d'être seul en compagnie de la maîtresse des lieux, afin de, qui sait, lui poser quelques questions sur le comment du pourquoi. Il lui avait bien proposé son aide pour la cuisine, mais cette dernière refusa gentiment, prétextant que le repas était déjà tout prêt et qu'il ne fallait pas être deux pour simplement mettre une paire de pâtes dans de l'eau bouillante. Il fut installé au salon, et attendit que la demoiselle le rejoigne pour commencer à répondre à ses interrogations. Cela semblait faire quelques mois que Evie avait regagné ce foyer. Ce que Kara lui raconta lui brisa d'avantage le coeur, l'idée que sa petite fille se retrouve seule un soir en pleine ruelle, sans surveillance, en danger. Il aurait dû être la, parce qu'à défaut d'être flic, il était également père et n'importe quel père ferait tout pour préserver ses enfants du danger. Il aurait dût être la pour la réconforter, la serrer contre lui et la guider jusqu'à chez eux, mais ce soir la, c'était Kara qui l'avait retrouvé tel un pauvre chaton abandonné. L'âme bienveillante de la jeune femme l'avait poussée à recueillir cette petite fille et de ne surtout pas la livrer à la police sous sa demande, mais cela aurait été tellement plus simple de prévenir de son arrivée, cela aurait évité à Liam de se prendre autant la tête à fouiller tout Game City à sa recherche. «Elle savait très bien que j'aurais été au courant si la police l'aurait sût.. L'information m'aurais bien servi, cela m'aurais évité de chercher partout à la recherche de ma fille.» Ce n'était pas une remarque qu'il faisait à Kara, juste une constatation. On ne refait pas le monde avec des "Si" et au fond, Liam savait que son destin était lié à celui de sa fille, la preuve étant qu'aujourd'hui, il savait ou elle était et avec qui, et qu'il ne lâcherait certainement pas l'affaire.

L'artiste vint lui servir un verre de vin après qu'il ait accepté qu'elle le fasse et ce fût à son tour d'être questionné. Kara voulait comprendre, elle semblait totalement désemparée et c'était bien normal qu'il lui fournisse quelques réponses, sans entrer bien évidemment dans les détails, mais il lui devait bien cela après qu'elle ait hébergée sa fille depuis autant de temps. Il but une première gorgée de son verre et vint par la suite faire tournoyer le liquide dans le même récipient en l'observant d'un air vague, perdu dans ses souvenirs.«La relation que j'entretiens avec Evie est un peu compliquée.. Disons que je n'ais pas toujours été un père modèle pour elle, pour faire plus simple, quand j'ai appris que mon ancienne compagne était enceinte, je n'ais pas assumé ma paternité. J'entretiens une relation père-fille que depuis peu avec Evie. J'ai appris il y a peu à la découvrir, à l'aimer, à apprécier ma paternité et elle, elle ne savait pas que je l'avais renié il fût un temps. Elle ne l'a découvert qu'au jour de sa fugue.» La petite s'était certainement sentie trahie, pensant que l'amour de son père n'était qu'un mensonge mais non, ça n'a jamais été le cas. Alors certes, il n'avait pas été enchanté de la voir débouler dans son existence, mais au fil des jours, il avait sût à quel point elle était importante dans sa vie, à quel point il avait besoin d'elle pour se sentir "complet".«J'ai étais un vrai connard, et je me rend bien compte.. mais aujourd'hui, plus que n'importe quel jour, j'ai besoin d'elle à mes cotés, je ne veux plus l'imaginer loin de moi.» Il releva les yeux sur ceux de la jeune femme non loin pour lui montrer à quel point il était sincère. Il se doutait bien qu'elle le jugeait, n'importe quel être humain le ferait,et encore, elle ne connaissait pas toute l'histoire, mais ce n'était pas important. Le plus important était l'amour qu'il éprouvait pour cette petite fille qui portait ses gênes, son sang et il ferait tout pour la récupérer, pour la garder au plus près de lui.