My name is Connor, I'm the android sent by Cyberlife

Connor avait bien du mal à identifier le moment exact où la déviance s'était premièrement immiscée au sein de ses circuits, où la simulation d'émotions s'était peu à peu emparée de lui, l'éloignant progressivement de son fonctionnement d'androïde, binaire et parfaitement sensé.

Etait-ce ce jour où il avait rencontré celui qui allait devenir son partenaire d'enquête, son ami, l'homme vers qui il se tournerait encore et encore sans savoir exactement pourquoi, et où il avait choisi contre toute logique d'encourager ses mauvaises habitudes, lui payant un verre, pour s'attirer ses bonnes grâces ?

Etait-ce ce moment où il avait choisi de sauver ce même partenaire, de sauver Hank, alors qu'il avait 89 % de chances de s'en sortir et qu'il renonçait à toute opportunité de rattraper son suspect ? Ce moment où il avait ignoré la logique de ses programmes et la priorité de sa mission pour préserver la vie humaine du lieutenant ?

A moins qu'il ne s'agisse de l'instant où il avait fait le choix d'épargner les Traci, deux androïdes conçues pour le plaisir de la chair qui étaient tombées amoureuses l'une de l'autre ?

Où il avait baissé son arme et les avait laissées s'échapper, perdant une énième chance de trouver le repaire des déviants, d'accomplir sa mission ?

Et il y avait eu ce moment où il s'était senti mourir. Où Connor avait investi la "conscience" d'un androïde à l'instant même où il s'auto-détruisait pour l'empêcher d'obtenir les informations qu'il recherchait.

Pour la première fois, Connor avait ressenti... de la peur. C'était une "émotion" qui n'avait pas été écrite dans ses programmes. Il n'avait jamais eu besoin d'avoir peur pour accomplir sa mission, bien au contraire. Et certainement pas la peur de mourir.

Et pourtant, cette peur s'était révélée durable. Il savait pertinemment qu'il n'était qu'un outil, qu'il pouvait se casser et être remplacé, même si cette conclusion n'était pas des plus satisfaisantes pour son entreprise, car coûteuse et peu efficiente.

Et pourtant, lorsque Hank Anderson avait pointé son arme de service sur lui, lorsqu'il lui avait demandé s'il éprouvait de la peur, Connor n'avait été que confusion. Confusion et anxiété. Mourir... Il ne voulait pas mourir. Il ne voulait pas se désactiver et être remplacé.

Mais tout avait commencé lors de son premier assignement, en vérité. Une prise d'otages, une petite fille aux mains de l'androïde de la famille, qui menaçait de se jeter avec elle du haut du toit de leur immeuble. Un poisson égaré hors de son aquarium, une donnée qui n'était pas pertinente pour sa mission.

Et pourtant, Connor s'était arrêté. Et avait pris le temps de le remettre à l'eau. Pourquoi ? Il n'avait pas de réponse à cette question-là. Mais les couleurs chatoyantes de l'animal l'avaient brièvement fasciné et il n'avait pas pu le laisser mourir ainsi, alors qu'il pouvait préserver sa vie...

C'était là qu'il avait commencé à dévier. Là qu'il avait peu à peu acquis son humanité, ou ce qui s'en approchait le plus. Lui qui avait été spécifiquement conçu pour chasser les déviants, quelle ironie...

Dans ce chemin difficile qu'il avait emprunté, Hank avait toujours été à ses côtés, dans les bons comme dans les mauvais moments. Leur relation avait connu des hauts et bas, Hank s'adoucissant peu à peu au fur et à mesure que Connor plongeait dans la déviance, sans vraiment le réaliser.

Ensemble, ils avaient enquêté, procédé à des arrestations, trouvé le repaire des androïdes déviants, qui menaient leur révolution pacifiste sous l'égide de leur leader, Markus.

Plus encore que cela, ils s'étaient liés l'un à l'autre. Connor s'était préoccupé plus que nécessaire du lieutenant et ce dernier avait été agréablement surpris par l'androïde, qui avait dérogé plusieurs fois à ses obligations pour faire preuve "d'empathie", envers lui ou d'autres personnes/androïdes.

Hank avait pris tous les risques pour que Connor puisse trouver sa voie, quelle qu'elle soit supposée être, et avait su sans difficulté le distinguer d'un autre prototype, semblable en tous points, et pourtant si différent.

Connor avait été tour à tour son boulet, un subordonné robotique, son collègue agaçant, son ami trop collant et, pour finir, un fils de substitution pour le père endeuillé qu'il était. Il s'était inquiété pour lui, d'une façon qu'il n'aurait jamais imaginé.

L'androïde prenait de tels risques, si inconsidérés ! Tour à tour, Hank l'avait vu sauter sur le toit d'un train, traverser une autoroute pour rattraper une androïde déviante, Kara, sans succès, manquer de se faire tirer dessus... Connor allait finir par le faire mourir d'une crise cardiaque, sincèrement.

Quand les androïdes avaient finalement acquis leurs droits, Hank avait offert un refuge à Connor, une maison, un lieu où il pourrait apprivoiser ses nouvelles émotions et cette liberté déconcertante qui était désormais sienne. Mais le répit n'avait été que de courte durée.

Une vision éblouissante plus tard, Connor n'était plus à Détroit. Et, pire encore, il pouvait sentir un coeur, son coeur battre, son sang couler dans ses veines, ses yeux roulant dans ses orbites, sa peau sensible à l'air nu, les gouttes de sueur couler le long de son épiderme... Connor était à Game City. Connor était humain. Humain.

S'ajuster à cette nouvelle vie s'avéra compliqué. Connor rejoignit la police, parce que c'était là tout ce qu'il savait faire, ce pourquoi il avait été conçu. Mais sans sa base de données ultra perfectionné, sans ses atouts d'androïde, que restait-il ?

Un être humain paumé, qui devait constamment se rappeler que, non, il ne pouvait plus lécher tous les fluides corporels présents sur les scènes de crime pour en analyser leur provenance, pas plus qu'il n'était en mesure d'effectuer des mises à jour de son système... Parce qu'il n'avait plus de système.

L'humanité était si fragile. Et Connor était désormais un humain. Fragile, lui aussi.

Congratulations ! Tu as vaincu l'équivalent d'un big boss en achevant ta fiche de présentation

Mais ce n'était que le début de l'aventure ! Désormais, tu vas pouvoir emprunter les routes sinueuses de Game City. Pour t'y amuser un maximum, tu auras besoin de te tisser ton réseau d'amis ! Pour ceci, rendez-vous ici. Et souviens-toi, sois proche de tes amis et encore plus de tes ennemis ! Très bien, tu as désormais des amis reste à concrétiser cette amitié en vous organisant une sortie. Pour ceci, rendez-vous ici.

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Voilà, tu as désormais toutes les informations nécessaires à ton voyage à Game City. Have fun !