La sagesse de tout un univers se trouve dans une tasse de thé Ω Navi F. Little

La sagesse de tout l’univers se trouve dans une tasse de thé

Un mystérieux grimoire, un mystérieux livre qui était arrivé entre les mains du Professeur et de son assistant par une soirée grisâtre et pluvieuse. Un temps aussi maussade que prédicteur de ce qui allait arriver : de cette course poursuite face à des Sorcières. Des êtres qui en avaient après la toute aussi mystérieuse Blondinette qui était venue les trouver suite aux conseils de Giovanni, un de ses anciens étudiants. Le mystère d’une ville du nom de Labyrinthia. Une ville où le temps semblait n’avoir aucune emprise. Où le temps semblait s’être arrêté. Une ville inconnue de tous où les procès de Sorcières faisaient salle comble. Une ville qui semblait les avoir aspirés Luke et lui-même, qui semblait les avoir invités à entrer au travers du libre qu’il tenait entre ses mains. Au travers d’un flash bleuté. Plusieurs scènes, plusieurs souvenirs se superposaient dans son esprit, faisant sans s’en rendre compte des connections entre cette aventure et la dernière en date qui l’avait conduit jusqu’ici, jusqu’à Game City. Un flash également. Il se sentait perdre pied, les Ténèbres semblaient de jamais vouloir disparaître jusqu’à ce qu’un bruit plus que strident parvint jusqu’à ses oreilles. Un bruit qui ne manqua pas de l’effrayer et de le faire revenir à la réalité. Tout se passa alors très vite : surpris d’entendre un bruit strident qui s’apparentait à celui d’un réveil : ce même réveil qu’il avait mis soir par précaution lui causa de se réveiller brutalement. Ouvrant les yeux à la hâte et redressant la tête plus vite qu’il n’aurait dû, lui causant un léger vertige : Hershel perdit l’équilibre de sa chaise et cette dernière bascula en arrière, son dos venant percuter le parquet de son bureau. Il s’était encore endormi au bureau. Au dehors, les premiers rayons de soleil pénétraient dans son bureau, réchauffant ce dernier. Ce n’était qu’un rêve. Un rêve tout aussi confus que son esprit. Dans sa chute, sa tête avait légèrement frôlé une de ses petites tables d’appoint : la tasse qui était déposée sur cette dernière ne manqua pas de tanguer dangereusement avant de basculer à son tour. Tournant sur lui-même, il eut tout juste le temps de se hisser un peu plus en avant afin de venir couper la trajectoire malheureusement de sa tasse et de la rattraper en plein vol avant qu’elle ne puisse se briser en milles morceaux. Lâchant un petit soupir de soulagement, son corps se détendait à présent enfin avant d’examiner la tasse qu’il venait tout juste de sauver d’un tragique destin, un petit sourire en coin. Cela aurait été dommage de ne plus avoir une vaisselle décente pour prendre le thé cet après-midi. Se remettant de ses émotions matinales, Hershel se leva enfin, la trace du livre sur lequel il avait dormi était toujours présente sur son visage. C’était plus que fréquent pour lui de faire quelques nuits blanches et de se réveiller à la dernière page qu’il était en train de lire. A se demander à quoi pouvait bien lui servir la maison qu’il possédait en ville ? Peut-être avait-il peur que son apprenti puisse le retrouver et passer la porte à n’importe quel moment ? Un apprenti qui avait fait sa place autour de lui et dont l’absence pesait sur les épaules du Professeur. Bien plus qu’il ne l’imaginait, bien plus que n’aurait pu le laisser penser ces adieux juste avant de monter dans le bateau…

Toujours est-il qu’il n’avait plus une seule minute à perdre : il lui restait tant de choses à faire avant son rendez-vous de cet après-midi. En effet, toujours désireux de connaître les collègues avec qui, il était amené à travailler, il avait pris la liberté d’inviter l’un d’entre eux cet après-midi à prendre le thé avec lui. Enfin, il devrait plutôt dire [i]l’une d’entre elles.[i] En effet, être professeur d’archéologie à l’Université n’arrêtait pas son simplet devoir à être un enseignant. Son accessibilité faisait de lui un Professeur qui débordait toujours de ses heures afin de répondre au moins aux interrogations de ceux venant le voir après chaque cours. Il avait un rôle d’accompagnant pour ses étudiants et bon nombre de fois, il avait été présent pour recueillir les doutes et les angoisse de chacun quant à leur avenir et orientation professionnelle. Il avait pris l’habitude de les réorienter vers une jeune femme compétente, dont il n’avait pu entendre que du bien auprès de ses collègues, la conseillère d’orientation du nom de Little. Navi Little. Une conseillère assurant quelques heures de permanence auprès de l’Université : une jeune femme qui semblait avoir un don certain pour guider les étudiants. En effet, ces derniers semblaient toujours revenir remotivés et déterminés auprès du Professeur lorsqu’il leur demandait de lui expliquer ce qui leur avait redonné ce sourire et cette nouvelle envie. En tout bien tout honneur, il avait donc décidé d’inviter cette jeune femme à prendre le thé afin de pouvoir mettre un visage sur ce nom qu’il recommandait à chacun de ses étudiants perdus. Et elle avait accepté.

Une fois ses cours de la matinée terminés, il s’attela à rendre ce bureau un petit peu plus présentable avant son arrivée : le contraire ne serait pas digne d’un gentleman. Les livres et ses feuilles de notes s’entassaient à droite et à gauche et il entreprit de rendre cet espace un peu plus agréable à regarder en empilant ses différentes feuilles de notes en une seule. Les livres quant à eux, étaient toujours ouverts à la page qu’il était en train de consulter hier soir. Cela lui semblait déjà être mieux, même si dès ce soir, son désordre organisé reprendrait le dessus. Un petit bruit strident lui faisait savoir que sa bouilloire était déjà en marche, prête à faire chauffer l’eau. Sur la table basse encerclée de deux canapés une théière ainsi que leurs deux tasses étaient déjà prêtes elles aussi, dont la fameuse qui avait été sauvé ce matin même. Ce qui le fit sourire une nouvelle fois. Des petits gâteaux et pâtisseries qu’il avait commandés il y a de cela quelques jours à la pâtisserie du coin venait de lui être ramené et seraient très rapidement mangé, il le savait. C’était la moindre des choses que de sa part de recevoir une collègue convenablement. L’instant d’après, quelqu’un s’annonça à sa porte en toquant doucement contre cette dernière. Un instant, j’arrive. Il était temps pour lui de rencontrer cette fameuse collègue et il attrapa la poignée de sa porte, avant de l’ouvrir…

Codage par Libella sur Graphiorum

S a n i e

La sagesse de tout l’univers se trouve dans une tasse de thé

Tout avait commencé par une invitation à prendre le thé : lui qui était toujours désireux de rencontrer ses collègues et il mettait un point d’horreur tout spécial à connaître tous ses collègues. Pas uniquement les autres professeurs, mais également le personnel administratif ou encore les autres personnes avec qui, il était amené à travailler main dans la main. Ce paramètre incluait donc aussi le service d’orientation vers lequel il avait tendance à rediriger les étudiants lorsque ces derniers venaient le voir pleins de doutes sur leurs avenirs respectifs. Le Professeur avait cette aura de confiance qui aidait à délier la vraie parole de ses étudiants. Lui qui prenait toujours du temps après son cours pour rester un peu et répondre aux questions, aux interrogations et aux remarques de chacun. Ainsi pour certains d’entre eux, c’était le moment d’avoir un avis extérieur, neutre et bienveillant sur un sujet qui les tracassait au plus au point et dont ils ne pouvaient parfois pas parler à cœur ouvert. Hershel prenait le temps de les écouter, de recueillir cette parole et de les conseiller de prendre rendez-vous avec le service d’orientation. Plus particulièrement avec la jeune Navi Little. Parfois même, c’était lui qui prenait le premier rendez-vous pour eux, lorsque le premier pas était trop dur à faire. Navi : il avait également eu l’occasion de la rencontrer autour d’un thé avant que cela ne devienne une véritable habitude. Elle et sa Lumière étaient devenues des amies du jeune trentenaire. En la rencontrant, il avait compris les paroles, les sourires et les yeux brillants de chacun de ses étudiants venus le remercier de ses conseils : elle avait, elle était presque littéralement, une Lumière capable de guider leurs pas. De leur insuffler de l’espoir alors que leur chemin semblait ténébreux. Une Lumière capable d’irradier même la pièce la plus sombre. Cette Lumière si caractéristique, il avait pu la voir dès la première fois. Depuis, Layton avait pris l’habitude de l’inviter régulièrement à prendre le thé afin de prendre le temps de discuter de tout.

Un léger toc se fit entendre contre sa porte alors qu’il finissait tout juste de terminer les derniers préparatifs. L’instant d’après, il ouvrait déjà la porte de son bureau donnant sur le visage de la Brunette. bonjour. Comment allez-vous ? Un léger sourire se glissa sur son visage en réponse au sien. Bonjour Navi ! Entrez, je vous en prie. Je suis ravi de vous revoir. Avec toute la politesse qui le caractérisait, et le vouvoiement si particulier qu’il employait toujours en tout bon gentleman jusqu’à ce qu’on le sermonnait de passer à la forme du tutoiement, il entrouvrit un peu plus la porte afin de laisser la jeune femme entrer dans son bureau. Son bras, dans un geste élégant, lui invitait à saisir l’opportunité d’entrer alors qu’il répondit finalement à sa question. Je vais bien, merci. Et vous-même ? Cette voix pleine d’une assurance sereine aurait presque pu faire pâlir à elle seule, les petites cernes violettes sous ses yeux : les seules pouvant traduire et interpréter les mots cachés derrière son éternel ‘’je vais bien’’. Par la suite, il l’invita à prendre place sur l’un de ses emblématiques divans vert sapin qui entouraient la table basse déjà bien fournie de son service à thé intact ainsi que de petits gâteaux qu’ils avaient pris le loisir de sélectionner le matin même. cela allait vos cours aujourd’hui ? Un petit rire lui échappa alors qu’il retirait le thé qui avait suffisamment infuser avant son arrivée et qu’il avait choisi spécialement pour aujourd’hui. Il mettait un point d’honneur à lui faire découvrir une gamme toujours un peu plus riche. Vous savez Navi, l’Histoire partage de grandes similitudes avec les cours en amphithéâtre : elle est tout  aussi passionnante et diverse que les interventions des étudiants. Ce qui rend chaque cours vraiment différent les uns des autres mais également entre eux, d’un moment à un autre. Je ne crois pas en avoir donné deux fois le même. Aujourd’hui était assez particulier, comme à son habitude, mais c’est une particularité que je ne saurais décrire. Vous devriez une fois assister à l’un d’entre eux, si l’Histoire vous intéresse et si vous avez le temps bien sûr. Il avait conscience du monde qui se pressait à sa porte venant quémander de l’aide quant à son futur.

Servant le thé dans ce fameux service à thé encore intact, il se permit de lui retourner sa propre question : Et vous, comment s’est passée votre journée ? J’espère que je n’accapare pas trop de votre temps avec cette invitation à prendre le thé ! Il avait cette habitude à s’inquiéter pour tout un chacun. Pour tout et n’importe quoi, même pour quelque chose d’aussi futile que cette invitation. Même envers cette jeune demoiselle qu’il connaissait maintenant, qui était son amie même. Il s’inquiétait alors que tous les deux en avaient besoin. Besoin de ce temps, hors du temps, pour pouvoir sortir de cette routine. Pour pouvoir s’aider mutuellement…

Codage par Libella sur Graphiorum

S a n i e

La sagesse de tout l’univers se trouve dans une tasse de thé

Mettant ses recherches de côté pour le reste de la journée, le Professeur avait préparé le thé ainsi que des petites douceurs pour son après-midi avec Navi. Cette collègue qui guidait les étudiants sur le chemin de la vie et de l’orientation. Cette collègue dont il avait si souvent entendu le nom dans la bouche de ses étudiants. De ses étudiants qui étaient perdus, en plein doute quant à leur futur. Quant à leur domaine. Quant à leur orientation. Alors pour mettre un nom sur ce visage si populaire, pour rencontrer cette collègue vers qui, Layton envoyait ses étudiants sans réfléchir, ils avaient organisé leur premier Tea time. Depuis, ces après-midis étaient devenus une habitude entre eux : un moyen pour échanger, un moyen pour travailler ensemble, en collaboration avec un seul objectif pour les deux professionnels, celui d’accompagner au mieux ces étudiants à qui ils avaient décidé de dédier leur travail. De façon très ponctuelle, la jeune femme vint frapper à sa porte à l’heure qu’ils avaient convenu, un large sourire s’échangea entre eux : manifestement chacun avait pris goût à ces échanges et étaient heureux de se revoir à chaque fois. Polie, elle lui demanda comment il allait et comment s’était passé sa journée. Alors que tous les deux prenaient place sur le large canapé trônant dans le bureau du Professeur, ce dernier s’enquit de l’humeur de la jeune femme également, en retour. je vais bien, merci. Les émotions des gens étaient tout autant des énigmes que n’importe quelle enquête de police à résoudre ou n’importe quel mystère historique. Hershel en avait l’habitude : il était passé maître dans l’art des énigmes. Que ce soit pour les résoudre, ou bien même pour laisser planter le mystère autour d’eux. Seulement, lorsqu’il s’agissait d’émotions, lorsqu’il s’agissait d’un proche, c’était le gentleman qui parlait et non l’explorateur, le détective, l’archéologue ou le consultant. Il aurait tout parié sur le fait que Navi n’allait peut-être pas aussi bien qu’elle pouvait l’affirmer, mais il ne la forcerait pour rien au monde à en parler. La jeune collègue savait que le Professeur pouvait être une oreille attentive si elle le souhaitait et seulement si elle le souhaitait. En attendant, il n’y ferait pas attention, ni ne l’évoquerait.

L’instant d’après, alors qu’il servait le thé, la conseillère détourna le sujet sur les cours du Professeur. Naturellement, ce dernier l’invita à venir voir par elle-même dès qu’elle aurait un peu de temps à pouvoir y consacrer. je tenterais de me libérer pour assister à l’un d’eux dans ce cas. L’imitant, il prit également une gorgée de son thé fraîchement servi avant d’ajouter : C’est avec plaisir que je vous accueillerai ! Sa politesse reprit naturellement le dessus, en lui demandant s’il n’accaparait pas trop de son temps : sachant pertinent que la jeune femme pouvait très rapidement se retrouver débordée, au vu du nombre d’étudiants et d’élèves qui venaient la solliciter. Se servant un des petits biscuits qu’il avait exprès préparés, ou du moins cherché pour l’occasion, il l’invita d’un geste de la tête à en faire de même, avant de lui retourner sa question par rapport à sa propre journée. absolument pas, bien au contraire. Nos petits moments entre amateurs de thés sont pour le moins reposants… quant ma journée et bien, j’espère avoir pu guider autant d’élèves que possible sur la bonne voie. Il la rassura d’un sourire : il en était persuadé. La façon dont ses étudiants parlaient de la jeune femme à chaque fois qu’elle les avait aidés, avait fini de lui assurer, s’il avait encore besoin d’être rassuré, que Navi était une excellente conseillère d’orientation. J’en suis tout à fait persuadé Navi. Tous mes étudiants qui avaient des doutes quant à leur orientation, n’ont tari que des éloges à propos de votre façon de les accompagner et de les guider sur le bon chemin. Ne doutez jamais de la qualité de votre travail, vraiment. Il pensait chacun de ses mots et estimait son travail, autant qu’il avait pu le laisser transparaître.

Vous êtes à votre place et vous avez un don tout à fait certain pour ce que vous faites. Le Professeur n’était jamais assez avare de compliments lorsqu’il s’agissait de donner de l’importance à quelqu’un, de l’aider à avoir un peu plus confiance en ce qu’il faisait ou pouvait accomplir tout simplement. Mais je m’égare, je pense que vous n’êtes pas venue pour que l’on ne ressasse que votre travail, à quoi cela servirait ces instants sinon ? Même si je suis tout de même très curieux de savoir d’où vient cette vocation. Au travers de ses paroles, Layton laissait la possibilité à Navi de s’éloigner de ce qui la tracassait. Du moins, c’était ce qu’il espérait. Lui donner la possibilité de ne pas aborder le sujet qui la tracassait si elle le souhaitait. Mieux l’éviter, pour peut-être mieux y revenir par la suite…

Codage par Libella sur Graphiorum

S a n i e