[Terminé] La brebis peut être un loup (feat. Astérion)

La soirée venait de débuter, la nuit s'était couchée sur Game City et l'obscurité avait pris possession des rues sans même demander la permission. Heureusement, les lampadaires parvenaient à percer la noirceur de la nuit pour donner un peu de lumière et rassurer les plus peureux qui auraient peur de mettre un pied dehors. Daniella n'était pas de ce genre là, en fait, elle ne connait même pas la peur. Les sentiments sont une chose qu'elle ignore. Le seul qui parvient à la toucher c'est la colère. C'est ça d'être une homonculus ou du moins c'est ce qu'elle était. Une poupée crée par l'alchimie, une fausse humaine, dénué de sentiment et de goût. Ce n'était qu'une esclave devant obéir fidèlement aux ordres de son maître.

A Game City, elle se sent plus libre, bien que les choses soient différentes de son ancienne vie. Ici, elle peut ressentir la douleur et encore... ce n'est pas quelque chose qui semble lui faire du mal. C'est une sorte d'impulsion nerveuse, un ordre envoyé à son cerveau pour indiquer la douleur, mais il se trouve qu'elle est très résistante. Elle peut enfin ressentir le goût, c'est étrange et elle a encore du mal avec ça. Mais elle n'a pas tant changé que ça au final. Dany était toujours cette poupée froide et sans cœur. Rare sont ceux ayant réussi à voir la moindre émotion percer son visage aux allures de porcelaine. Mais elle s'en fiche, elle est comme ça.

Ce soit, elle avait eu un rendez-vous avec un fournisseur, ce dernier n'avait pas livré les marchandises depuis plus de deux semaines et elle avait besoin de ce qu'elle demandait pour le fonctionnement de son hôtel. Elle était donc allée, sans le moindre scrupule, lui donner un dernier avertissement avant qu'elle n'aille chercher un nouveau fournisseur qui lui tiendra les délais. A présent, elle était sur le chemin du retour, marchant dans la rue à un peu plus de vingt et une heure. L'ancienne homonculus était seule et les quelques personnes qui la suivait ne lui faisait pas peur. Une personne normale aurait senti leur regard dangereux, ils auraient même commencé à marcher plus vite en les entendant rire et crier. Mais pas elle. Son pas était le mal, assuré et en cadence, ignorant ces malotrus. Vous savez, elle n'est pas sourde et entendait clairement leur voit. D'après ce qu'elle entendait, c'était loin d'être glorieux, des "t'es bonne", "tu viens t'amuser avec nous"... et bien d'autre. C'était navrant et elle ignorait tout ça... Jusqu'à ce que l'un d'eux arrive et lui attrape le bras pour le retenir et la tirer contre lui. Elle se retrouva le dos contre son torse et sans demander la permission, il plaque son horrible paluche sur la poitrine de Daniella. Comment ose t-il se permettre de la souiller de la sorte ? Pourtant, elle ne broncha pas, ne montrant ni signe de peur ou de panique. Elle reste froide et calme, mais sa colère était en train de gronder derrière son masque glacial. "Lâchez moi !" ordonne t-elle sur ce même ton neutre sans la moindre once d'émotion. Le gars rigola avec ces cinq autres potes. Génial, ce sont des crétins. Un autre arriva pour se placer devant elle. Pareil, il posa ses sales pattes sur son corps, il s'était même collé à elle, venant souffler son haleine dans le cou de l'asiatique. Quelle horreur, ça parvenait à dégouter la poupée, mais elle ne le montrait pas. Sa langue vint lécher son cou, comme s'il avait besoin de faire ça ! "Vous risquez de le regretter si vous ne me lâchez pas ! De nouveau de rires, aucune chance qu'ils écoutent. Tant pis pour eux. Elle observa le visage de l'homme, elle ne le voyait qu'à moitié, car il continuait de lécher son cou, tandis que l'autre la maintenait tout en pelotant sa poitrine. Daniella n'hésita pas plongea sa tête vers le cou de l'homme face à elle. Elle y planta ses dents dans sa chair, le plus profondément possible, le plus fort possible tout ça sous les cris de douleurs du type qui commençait à se débattre. Et sans prévenir, elle arracha la surface de la peau avec sa mâchoire. Un jet de sang marqua sa figure, elle avait sectionnait une artère et il allait se vider de son sang, ce qui ne la gênait pas le moins du monde. Le mec derrière elle la poussa violemment sur le sol. Là, c'est un combat qui s'annonce.

Ces six types pensaient s'en prendre à une pauvre femme sans défense et ils vont finir par le payer. Daniella peut facilement avoir l'air frêle et fragile, son corps est loin d'égaler celui d'un homme avec une musculature développé. Pourtant, elle est loin d'être un sage petit agneau. Déjà, elle n'a pas peur, c'est une émotion qui lui est inconnue et qu'elle ne ressent pas. La mort ne l'effraye pas non plus, elle l'a déjà affronté une fois et ce n'était pas si terrible que ça. En fait, c'est en mourant qu'elle avait compris ce que son les émotions, uniquement pendant un bref instant. Une histoire qui lui semble si loin à présent. Elle ne crierait pas, que ce soit de peur ou juste pour demander de l'aide. Vous imaginez vraiment notre Homonculus attendre que quelqu'un vienne lui porter secours ? Elle sait que ceci n'arrivera pas, sans compter que ce n'est pas son genre de demander qu'on lui apporte son aide.

La poupée de porcelaine montra de quoi elle était capable en mordant le cou de l'un de ses agresseurs. Il avait pensé pouvoir s'amuser avec elle sans le moindre problème... C'était bien mal connaitre la jeune femme. Même si elle était désarmée et qu'on la maintenant pour qu'elle ne puisse pas bouger, il lui restait ses dents pour mordre et arracher. C'est une solution radicale et violente, mais ceci ne l'a gênait pas. Ses dents avaient pénétré la chair de cet homme comme si s'était une vulgaire plaque de beurre. Puis, elle avait arraché ce qui était dans sa bouche, chair, muscle et peut être même une artère. Quoi qu'il en soit, l'homme hurlait de douleur tout en se tenant le cou. Du sang coulait à flot de la blessure, ce qui la conforta de l'idée qu'elle avait touché quelque chose de vitale. Il finira par mourir en se vidant de son sang en quelques minutes, sauf si quelqu'un l'aide et encore... stopper l’hémorragie est presque impossible, surtout sans moyen médicale. La demoiselle avait été vulgairement jeté sur le sol, comme si elle était atteinte de la peste. Les cinq gars étaient totalement perdu face à la scène qui venait de se dérouler. Toujours au sol, la propriétaire  de l’hôtel Belli regardait le blessé se vider de son sang avec un totalement froid, comme si ceci l'indifférait totalement. Le bas de son visage était couvert de sang, celui de sa victime et des goutes du même liquide étaient parsemées sur son visage.

Sans qu'elle ne puisse prévoir quoi que ce soit, l'un des gars vola plus loin. Son regard se porta sur un nouveau. Un homme avec une forte carrure, un peu du genre brut épaisse. Est-ce un défenseur ? Pour l'heure, elle ne comprenait pas, mais elle se releva, alors qu'il était en train de se battre avec un autre type. Deux sur six étaient hors d'état de nuire. Il en restait donc encore quatre. D'ailleurs, l'un d'eux fonça sur Daniella tout en la traitant de "sale pute cinglée". Oh, c'était là un si doux sobriquet qu'il lui donnait... Les hommes... Dans sa main, il tenait une arme blanche, un petit poignard d'un peu moins de dix centimètres. Une arme légère, mais qui peut faire du mal. Son regard l'observa, elle ne bougeait pas, elle attendait qu'il approche, un léger sourire macabre ayant percé son visage. Ce type avait l'air prévisible et même si le combat n'est pas une spécialité, elle savait se battre avec une arme blanche. Quand il arriva sur elle, la main levée pour la frapper de sa lame, elle parvint facilement à bloquer le coup et retourner l'arme contre son agresseur. Il "se" transperça la jambe au niveau de la cuisse tout en lâchant un cri. La brune récupéra le couteau et poussa d'un simple geste de main son stupide agresseur pour le faire tomber au sol.

Puis d'un pas calme et contrôlé, elle se rapprocha de l'inconnu qui se battait avec un autre gars. Sans hésiter, elle enfonça la lame dans les côtes de l'agresseur, celui qui l'avait attrapé au tout début. Ceci lui apprendra à l'avoir peloté de la sorte. Il était au moins trois ou quatre à ne plus pouvoir combattre et les derniers devaient se dire que ce n'était plus la peine de tenter quoi que ce soit. Daniella n'avait pas peur et sa froideur sans limite pourrait lui faire commettre n'importe quel acte. Quand au nouveau venu, il était costaud et assez fort pour tous les battre. Le match était déséquilibré.

Cette situation n'avait pas fait peur à Daniella, elle était restée calme, là ou d'autre aurait crié à l'aide en pleurant. Elle s'était défendue de manière sournoise et froide, sans avoir la moindre pitié pour ses adversaires. De toute manière, aucun d'entre eux n'auraient eu la moindre pitié ou remord à la violer. Pourquoi aurait-elle dû en avoir ? A présent qu'il était tous au sol, ils devaient sans doute regretter ce qu'ils ont fait. Il pensait qu'elle était une pauvre petite femme innocente qui serait facile à avoir. Eh bien non. C'est un démon, une lionne qui peut faire des ravages.

Elle avait tout de même reçu l'aide d'un inconnu qui passait par là. La poupée humaine n'avait même pas eu à lui demander de l'aide et elle ne l'aurait pas fait de toute manière. C'est lui qui était venu instinctivement. La demoiselle l'avait vu se battre du coin de l’œil, il était féroce, telle une bête sauvage qui veut sortir de sa cage. Ce n'était pas un ange, c'est une certitude. Si on devrait lui donner une catégorie, il ferait parti de l'Enfer tout comme Daniella. Lui aussi avait pas mal amoché les types et ce fut assez pour en faire fuir certain. Seul les blessés qui étaient au sol restèrent sur place, incapable de prendre leurs jambes à leur cou. Dommage pour eux.

Son pseudo sauver s'adressa à elle, il se demandait si elle allait bien. Mais elle resta silencieuse. C'est qu'elle n'est pas du genre à accorder sa confiance facilement. Et puis, qu'est-ce qui lui dit qu'il ne lui veut pas du mal ? C'est un colosse comparé aux autres types, il serait surement plus difficile à combattre et elle doute de pouvoir y arriver en restant entière. La jeune femme à beau être sans émotion, elle sait quand elle ne peut pas gagner. Seul la ruse pourra la sauver, du moins c'est ce qu'elle imagine. Il termina l'un des gars à terre qui bougeait et voulait certainement se relever. Ceci la laissa indifférente, mais confirma qu'elle devait se méfier. Visiblement, il avait l'air de se prendre pour son sauver et là encore, elle garda le silence en l'observant. Caché dans sa main, le long de son poignet, elle tenait la lame qui lui avait servi. "Je n'attendais pas de l'aide. Ces types sont cervelles..." dit-elle d'une voix totalement neutre. S'il voulait un merci, c'était perdu d'avance, ce n'est pas trop le genre de la belle et n'ayant rien demandé, pourquoi le dirait-elle ? Il n'était pas loin d'elle, à un bon mètre et elle attendait l'occasion parfaite pour attaquer. Bien qu'il soit venu l'aider, qu'est-ce qui lui dit que ce type n'est pas un tueur en série ou un violeur ? Son allure violente n'aide pas vraiment à la convaincre qu'il lui veut du bien. C'est pour ça qu'elle doit frapper la première. Dani attendit qu'il tourne son dos pour dévoiler sa lame ensanglanté et passer à l'action. Elle sauta sur son dos et sa main vint s'abattre sur le colosse. Elle ne visait pas un point précis, peut être le cœur, les poumons ou la gorge. Tout ce qu'elle voulait c'était perforer sa peau pour le ralentir, lui faire mal et ensuite fuir. Elle mit toute sa force dans son coup, espérant atteindre un point vital.

Attaquer le colosse était de la pure folie, mais elle n'avait pas envie de se faire avoir. C'est pour cette raison qu'elle était passée à l'action la première. Sans peur et sans hésitation, elle avait sauté dans le dos de cet homme pour un finir et éviter qu'il n'en finisse avec elle. Peut-être que ces intentions étaient bonnes ? Sauf qu'elle a eu l'occasion à plusieurs reprises de voir de quoi est capable la gente masculine envers les femmes. Déjà, ces types qui l'ont attaqué, il aurait pu la violer et la tuer. Dans son passé, il suffit de penser à Riccardo, ce bel enfoiré qu'il l'a battu pour essayé de savoir ou se cachait leur maître. Heureusement qu'elle n'a jamais été sensible à la douleur et qu'elle n'était qu'une poupée dénué de sentiments à l'époque. Ici, ce sont peut être les quelques sentiments qu'elle parvient à ressentir qui l'ont poussé à l'action. Agir avant de se faire avoir. Son geste est peut être idiot, mais purement défensif. Autant tuer qu'être tué. Ce monde est cruel et elle est prête à l'être tout autant pour ne pas risquer une mort certaine.

Jouant au rodéo sur son dos, elle tenait bon alors qu'il s'agitait. Elle essayait de le planter, mais le bougre ne se laissait pas faire. Sa lame le frôla, du moins c'est sûrement ce qu'il s'était passé avant qu'il ne la fasse voltiger au dessus de lui. Daniella retomba plus loin, sur le sol. L'un de ses genoux et ses mains étaient égratignés, mais rien de bien grave. Elle devrait aussi avoir quelques bleus sur le corps. L'homme était énervé et il ne lui fera pas de cadeau.

La poupée se releva, son couteau toujours en main, pointé vers le sol, elle gardait son air froid, dénué de la moindre expression. A la voir, elle avait l'air morte, morte de l'intérieur, mais ça à toujours été le cas, non ? Elle n'est que le fruit d'une création alchimique, elle n'a rien de réellement humain. Qu'est-ce qu'elle peut comprendre des sentiments ? L'homme énervé face à elle commença à dire des choses qu'elle ne comprenait pas. Il parlait de piège, mais n'est-ce pas lui qui comptait la piéger ? "Un piège ? C'est vous qui alliez vous en prendre à moi. Vous êtes comme chaque homme que j'ai rencontré ? Prêt à faire du mal à une femme ?" dit-elle en levant son couteau devant elle pour le pointer avec la lame de ce dernier. De son autre main, elle vint essayer sa bouche, l'une de ses lèvres étaient coupés et du sang coulait. "Je ne fais que protéger ma vie !" Souligne t-elle un peu plus fort. C'est hors de question qu'elle se laisse faire. Ici, il n'y a plus Riccardo pour venir jouer les oppresseurs. Ce n'est plus la Daniella femme de chambre qui s'occupait de nettoyer et entretenir le château Belli. Non, aujourd'hui elle a changé. Plus personne n'est là pour la contrôler, elle a son libre arbitre et compte bien l'utiliser.

Elle avait agis de manière un peu trop rapide. Elle se sentait toujours en danger et avait attaqué avant qu'on ne l'attaque. C'est qu'elle en avait marre d'être la sage poupée obéissante. Elle n'a plus de maître ici et elle n'a plus l'intention de se faire avoir par les hommes. C'est pour ça que par simple défense, la demoiselle a fait ce qu'elle pensait juste. Une erreur ? Oui, elle aurait surement mieux du jauger l'homme devant elle, digne d'une armoire à glace. A coté, elle n'était qu'une petite brindille, une sauterelle qu'il pourrait écraser sans le moindre problème. La peur n'est pas un sentiment qui atteint vraiment Daniella. Si elle aurait dû avoir peur, elle aurait ressentit ce sentiment juste avant quand le groupe de gars l'a attaqué.

L'asiatique expliqua qu'elle n'avait fait que défendre sa vie, craignant une attaque sournoise de son "sauveur". A présent, il était énervé et n'avait pas l'air de la croire. Bien, voilà qu'elle est dans de beau drap ! Pourtant, elle n'est pas effrayé et son visage reste calme, vide de la moindre expression. L'inconnu indiqua que s'il voulait lui faire du mal, il l'aurait fait bien avant. A ça, elle haussa une épaule. On entend tellement de choses de nos jours... Des maris qui violent, frappent et tuent leur femme... Des hommes qui agressent gratuitement des femmes dans la rue... Franchement, ça ne serait pas la meilleure idée de défendre quelqu'un pour l'attaquer en suite ? Tout les soupçons iront se porter sur ceux qui ont attaqué avant. Alors son explication ne tient tout simplement pas la route. Puis, il parla "d'eux" comme si elle était envoyé par quelqu'un. Un sourcil légèrement arqué de manière à montrer son interrogation, elle ne comprenait pas. De qui parlait-il ? Personne ne lui avait demandé quoi que ce soit ? Personne ne l'avait envoyé ici devant lui ? Leur rencontre n'était que le fruit du hasard, rien de plus.

La colère de l'inconnu sembla monter davantage, il se contrôlait, mais elle voyait que ceci aurait surement une durée limité. Ceci ne la fit pas fuir pour autant, à croire qu'elle n'a aucune conscience du danger. Il continuait de parler de personne qu'elle ne connait pas. Eh bien, il est parano ! "Je ne sais pas de qui vous parlez et je ne suis envoyée par personne. Mais bon... si c'est ça vous vous enchante, frappez moi ! Tuez moi... De toute manière, je suis déjà morte. Ce monde n'est pas le mien. Et ma vie n'a que peu d'importance." Sa voix était resté neutre, ses yeux rivées sur lui, son expression totalement neutre mais une lueur de vérité brillait dans son regard.

Elle avait un peu trop réagit en attaquant cet homme. Mais on ne peut pas dire qu'elle ait le meilleur opinion de la gente masculine. Alors, elle s'était protégée, son instinct avait attaqué. Tant pis si ce type est vexé et il était visiblement très en colère, ne comprenant pas pourquoi Daniella avait injustement attaqué. C'était simplement une réaction normal chez elle. Elle s'expliqua, indiqua qu'elle pensait qu'il lui voulait du mal. Quant à ce qu'il disait, elle ne comprenait pas. Non, elle n'était envoyée par personne. C'est une solitaire, comme elle l'était dans son passé lointain. Au chateau Belli, s'était la bonne à tout faire, le ménage, la cuisine, elle faisait tout. Ce n'était qu'une poupée, une création faite pour obéir sans jamais poser de question, chose qu'elle faisait à la perfection. Jusqu'à l'arrivée de Fiona, cette fille... Cette fille capable de lui voler sa place, capable de procréer et de satisfaire son maître. C'était une raison suffisante pour vouloir la tuer, mais au final, c'est elle qui est morte, transpercer par un bout de verre gigantesque. Elle a eu la fin qu'elle méritait.

L'homme semblait surpris d'entendre ses paroles. Mais il avait l'air comme John, surpris mais pas totalement. Alors, ce pourrait-il que lui aussi soit d'un monde différent de ce dernier ? Sa question lui fit lever ses yeux noirs vers lui. Sa tête s'inclinant pendant quelques secondes sur le côté, observant le visage de cette brute épaisse qui commençait à détendre un peu. "Je l'ignore. Mais ici, je ne suis plus totalement la même..." Son regard se posa sur ses mains, elle n'était plus une homoculus, à présent, elle pouvait ressentir des choses, mais c'était bizarre. "J'ai passé mon ancienne vie dans un château. Je n'étais qu'une poupée de chair et de sang. Je suis morte. Et je me suis réveillée ici." Oui, c'était plutôt bien résumé. Que pourrait-elle dire de plus ? Sa vie était presque insignifiante, ce n'était qu'une sorte d'esclave, une création d'un alchimiste qui cherchait la vie éternelle. L'homme en face d'elle lui demanda son nom. C'est vrai, elle avait une identité, la même qu'avant, elle n'avait rien changé sans vraiment savoir pourquoi. "Daniella. Je m'appelle Daniella, c'est ainsi que mon créateur ma nommé." En y pensant, c'est presque étrange qu'il lui ait donné un prénom, alors qu'elle n'était qu'une vulgaire création incomplète. "Mon identité à t-elle une importance pour toi ?" demande t-elle de ce ton toujours si neutre. "Es-tu poursuivi ? Quelqu'un te veut-il du mal ?" s'interroge t-elle. Après tout, il avait supposé qu'elle était envoyée pour le tuer ou quelque chose comme ça. Donc, cet homme ne serait pas un ange, mais peut-être un démon ? Ceci ne lui fait pas peur, elle n'est ni le bien, ni le mal, juste une poupée qui était censée servir les ordres d'un maître qui n'est pas ici.

Son attaque était une erreur, une vulgaire méprise mais que peut-elle faire pour réparer ça ? Rien ! Elle l'a poignardé et les excuses sont une chose qu'elle n'a pas encore assimilé. N'oublions pas qu'elle n'était qu'une servante, une vulgaire marionnette bonne à obéir aux ordres d'un maître déchu. Astérion était toujours en colère bien qu'il soit plus calme que quelques minutes auparavant. Sa psychose était retombée et il avait compris qu'elle n'était pas de ceux qui autrefois lui avait fait du mal ou quelque chose comme ça. Daniella est coupable de bien des choses, mais clairement pas de ça. C'était rassurant de voir qu'elle n'était pas la seule à avoir été qu'une marionnette pour quelqu'un. Ils peuvent donc se comprendre mutuellement, bien que ce soit ça ne risque pas d'être une chose facile à faire. "Peut-être que notre vie ne nous appartient pas ! La mienne ne m'a jamais appartenu. J'ai été crée dans un but, mais j'étais défectueuse..." Oui, la pauvre Daniella n'avait pas "l'Azoth", ce petit quelque chose permettant de pouvoir procréer. C'est pour ça qu'elle n'était bonne qu'à être marionnette obéissante et juste bonne à être la "bonne" du château Belli. Pourtant, elle ne ressent pas de haine envers son créateur, car elle a toujours été dénué de sentiments.

"Appelles moi comme tu veux, ça m'es égale." souligne t-elle. Son identité n'est qu'une invention, elle a reprit le prénom qu'on lui avait donné c'est tout. Belli, son nom de famille étant simplement le nom de son créateur. N'étant pas humaine, peut-être avoir une vraie identité ? C'est une question qu'elle s'est déjà posé, mais il faut croire que dans ce monde-ci, il est important d'en posséder une.

Elle sentait Astérion toujours énervé, c'est qu'il est difficile à calmer l'animal. D'un geste tout à fait neutre, elle attrapa la main de l'homme et déclara simplement : "Suis moi, je vais arranger ça." L'homonculus montra le bras qu'elle lui avait abîmé. Pour se faire "pardonner", elle peut au moins le soigner. Sans attendre sa réponse, elle l’entraîna derrière elle, le tira, se fichant pas mal qu'il puisse protester. L’hôtel n'était qu'à quelques rues d'ici et elle avait tout ce qu'il faut dans sa suite. Elle jugea plus discret de passer par derrière et d'éviter l'accueil et les quelques employés qui devait être là. De même, s'était préférable d'utiliser son ascenseur privé menant directement chez elle. Vous savez quand on possède un hôtel de luxe, on ne se refuse rien. Astérion risque d'être surprit par tout ça.

Dany aurait pu réfléchir et ne pas le ramener chez elle pour le soigner, mais c'était plus correct. En fait, il n'y avait pas tellement de logique, mais elle avait mal agit, alors elle essayait de ne pas avoir un ennemi en ville. C'est difficile pour elle d'imaginer que l'hotel Belli puisse être totalement fou pour quelqu'un comme Astérion. Le luxe, la pauvreté... ce sont des choses qui ne la frappe pas tellement. Ce n'est pas de l'égoïsme, disons qu'elle était juste une servante dans un vieux château crasseux, c'était ni luxueux, ni pauvre. Ici, elle voulait du beau, du grandiose, mais pour elle ça ne rimait pas forcément avec richesse. On dirait qu'elle a encore des efforts à faire pour comprendre ce monde et les humains. L'homme la questionna sur le pourquoi de sa présence dans la rue tout à l'heure. Dis donc, n'est-il pas curieux celui là ? Elle tourna son regard vers lui, l'observant quelques secondes avant de se décider à répondre : "J'avais un rendez-vous professionnel, j'étais sur le chemin de retour de l’hôtel." Ce n'est pas Daniella qui décide ou se trouve les fournisseurs. Celui-ci était dans un quartier peu recommandable... soit ! Ce n'est pas pour autant qu'elle y ait passé en tremblant comme une feuille.

La demoiselle montra à son sauveur une chaise dans le salon, il pouvait s'installer là, le temps qu'elle aille chercher de quoi soigner sa bêtise. Elle abandonna donc l'homme au milieu de l'immense pièce, quelques œuvres d'art étaient accrochées aux murs. Elles étaient principalement sombre, mélancolique ou de simple nature morte. La demoiselle aimait bien ces peintures, peut-être parce que ça lui rappelle ce qu'elle est, une pauvre créature crée dans un but, mais finalement inutile. De retour, elle avait une petite trousse de soin avec tout le nécessaire. Elle prit place sur la chaise devant lui et posa tout sur la table pour plus de facilité. Astérion se mit à parler, brisant ainsi le silence. Est-ce qu'il cherchait un point commun avec elle ? Ce dernier racontait qu'il avait également été crée, esclave de ses créateurs. Triste vie n'est-ce pas ! "Alors nous sommes de vulgaire esclave sans maître à présent !" répondit-elle simplement. D'un signe, elle lui demanda qu'il retire sa veste et son t-shirt si besoin. Si elle veut désinfecter, elle doit avoir un accès à la blessure sans être gênée. Une fois fait, elle déposa la gaz imbibée pour nettoyer la plaie. Ceci devait piquer un peu, mais c'est un homme, il devrait survivre à ça. "Vois le bon côté des choses, à présent ici nous sommes libres et nous pouvons et faire et être ce que nous voulons !" Ce qu'elle dit est plus facile à dire qu'à faire en réalité. Car ce monde est inconnue et il faut s'y habituer. Ce n'est pas facile pour Daniella, mais c'est aussi difficile d'être devenue humaine et d'apprendre à gérer ce corps si différent de celui de son corps d'Homonculus. La propriétaire de l’hôtel observa plus attentivement la blessure et ceci allait devoir nécessiter quelques points de suture. "Je vais devoir recoudre, ça risque d'être quelque peu douloureux..." Belli n'est pas infirmière, alors ça ne sera pas du grand art, mais ça devrait faire l'affaire. Elle commença en faisant attention, mais la délicatesse et la douceur ne sont pas son fort...

La poupée était en train de soigner le jeune homme qu'elle avait (in)volontairement blessé. C'était assez simple à faire et il suffit d'imaginer la blessure comme un simple trou dans un drap ou un vêtement et recoudre le tout. L'important était que les chairs se touchent pour pouvoir guérir plus vite et aussi que cette plaie ne puisse pas laisser passer de microbe qui pourrait créer une vilaine infection. Tout en le soignant, elle parla un peu et il lui demanda si elle avait réussi à faire ce qu'elle voulait en étant ici, avec cette nouvelle vie. Est-ce qu'elle sait seulement ce qu'elle veut faire ? Un haussement d'épaule et elle posa son regard sur Astérion. "J'ai cet endroit, j'imagine que c'est un début à ma nouvelle vie." Oui, c'est un peu ça. Ici, elle est son propre chef, plus personne n'est là pour exiger d'elle quoi que ce soit. Daniella est libre et peut enfin être ce qu'elle a toujours désiré, une humaine. "Mais ce monde m'est toujours étrange. J'ai du mal à en suivre les règles et à en comprendre les subtilités. Je n'étais qu'une servante dans mon monde, tout ceci n'existait pas." Voilà pourquoi la nature sauvage de la jeune femme est toujours là. D'ailleurs, elle n'a pas tellement envie de changer et si jamais une pulsion meurtrière la prend, elle ne voit pas pourquoi elle devrait y résister. Là encore... elle a beaucoup à apprendre.

Le blessé la remercia des soins qu'elle lui accordait, ceci ne lui fit afficher aucune expression plus particulière sur son visage. Elle se contenta de lever les yeux vers lui tout en secouant la tête l'air de dire "je répare juste ma bêtise". Belli ignore s'il voulait jouer les inquiets, mais il indiqua qu'elle devrait trouver d'autres fournisseurs. Quoi ? A cause de ses sales types l'ayant attaquer, c'est loin d'être le genre de choses qui lui font peur. En fait, elle ne ressent pas la peur. "Je pourrais tuer très facilement ce genre de personnes. Il ne me font pas peur. S'il le faut, je ferais de cette ville mon territoire et j'en deviendrais la reine !" C'était sa manière de dire qu'elle pouvait très bien avoir la main mise sur tout, rien ne lui fait peur. Si elle doit devenir un monstre pour que ces types lui mangent dans la main, elle le deviendra. De toute manière, elle est loin, très loin d'être la gentille et douce Daniella qu'on peut imaginer en la voyant. "Je ne suis pas une demoiselle en détresse. Je me suis déjà battu jusqu'à la mort dans mon monde, alors si je dois recommencer, je n'hésiterais pas. La mort ne m'effraie pas !" souligne t-elle avec ce même manque d'émotion. Elle commença le pansement de son "patient" histoire de couvrir sa blessure. Ceci ne prit que quelques minutes et le voilà rafistolé. C'était surement moins bien fait qu'un médecin, mais ça devrait faire l'affaire. "vous voila réparé !" assure t-elle alors qu'elle rangeait tout dans la petite trousse de secours. Ensuite, elle alla ouvrit un meuble, ce dernier était rempli de bouteille, elle prit le Whisky, en versa dans deux verres, ajouta un glaçon et retourna vers son blessé. "Buvez ça ! C'est un bon remontant !" dit-elle en buvant une gorgée.

Cet homme avait toujours des questions étranges à lui poser. Il faut croire que Daniella est difficile à cerner ou qu'elle cache parfaitement bien qui elle est. En même temps, elle n'était qu'une pauvre poupée de chair et de sang avant. Qu'est-ce qu'elle pourrait-être dans cette vie ? Alors pourquoi n'a t-elle pas prit le pouvoir si cette ville ? Car il faut croire que l'argent ne fait pas tout et que ceci n'est pas son ambition première. "Pourquoi devrais-je prendre le contrôle de cette ville ? Ceci n'a jamais été mon intention. J'ai mon empire ici avec l’hôtel, je me fiche du reste. Je ne cherche pas le pouvoir, mais je peux facilement afficher ma puissance aux autres si besoin est c'est largement suffisant pour moi." On ne parle pas là, de pouvoir au sens propre, comme une force décuplé ou savoir voler. Nan c'est le sens figuré, celui qui vient avec l'argent et un certain statue social. La miss est riche, elle a le plus bel hôtel de la ville et à une grande influence sur les quelques personnalités politique de la ville. Qui ne voudrait pas venir faire un meeting ou une réunion dans l’hôtel Belli qui est sur magnifique et grandiose ? Ça c'est une partie de son pouvoir et ça peut lui assurer de sérieux avantage. Inutile de devenir "maire" ou autre pour être plus puissante. Le but n'est pas de devenir une cible aux yeux des autres, elle préfère la discrétion, c'est plus sur.

Astérion n'avait pas l'intention d'être le roi mais juste de vivre à Game City comme quelqu'un de normal. Dans ce cas, il devrait pouvoir comprendre pourquoi Daniella ne cherche pas plus. "Je ne cherche pas plus que vous. Vivre ma vie à présent que je suis libre ça me suffit amplement." Elle posa son verre qu'elle avait fini et fit quelques pas en arrière s'éloignant du jeune homme. "Ici, j'ai mon empire, c'est largement suffisant pour me venger de mon ancienne vie ou je n'étais qu'une simple poupée devant répondre aux ordres. A présent, c'est moi qui donne les ordres !" indique t-elle en écartant les bras pour montrer les lieux, soit tout l’hôtel. Elle était sérieuse avec un petit coté autoritaire, comme pour montrer sa puissance. "Depuis que je suis là, je n'ai laissé personne me marcher sur les pieds et ceci va continuer, je vous l'assure." Danny avait baissé les bras pour se rapprocher du blessé. "A chacun son combat, n'est-ce pas ? Moi, je vais continuer de diriger cet hôtel et d'écraser ceux qui voudront me faire tomber."

La jeune femme avait terminé de faire les soins du jeune homme. Ce n'était pas du grand art et une infirmière aurait certainement fait ça beaucoup mieux. Mais c'était tout de même pas mal. Au moins, il ne saignait plus et ça finirait pas cicatriser. Pour la suite, il sait surement de débrouiller, il n'aura qu'à désinfecter, changer le pansement et veiller à ce que ça reste au sec. C'est assez simple, non ? Dans le pire des cas, il y a l’hôpital ou il peut même rendre visite à un docteur qui se chargera surement très bien de lui.

N'aimant pas le désordre, elle rangea ce qu'elle avait sorti pour y remettre à leur place. Il suffit d'un œil sur sa suite pour comprendre que ce n'est pas une femme désordonné. Au contraire, tout est à sa place, bien rangé et il n'y a pas l'ombre d'une poussière. Daniella est quelque part maniaque, un vieux défaut de sa vie antérieur. Astérion partageait la même idée qu'elle sur le fait de ne pas se laisser marcher sur les pieds. "Vous et moi connaissez le sens du mot liberté à présent. Il sera difficile de nous en priver. C'est pour ça qu'on ne laissera personne entraver nos routes." Pour la jeune femme, c'est la vérité, elle détruira ceux qui voudront l'empêcher d'être libre et de faire ce qu'elle veut. Qu'importe si tuer n'est pas une chose "légal", elle vivra comme il lui semble. Et puis... faire disparaître un corps c'est loin d'être difficile.

Son invité était à présent habillé et comme il le pensait si bien, il n'avait plus vraiment grand chose à faire. "Oui, vous pouvez partir si vous le désirez. Vous souhaitez peut-être que je vous appelle un taxi ? Ceci vous évitera de devoir trop marcher avec vos blessures. Et puis, je vous dois bien ça." Vu l'heure, un taxi sera surement une bonne idée pour qu'il rentre chez lui rapidement et qu'il oublie cette étrange soirée. "Je vais en appeler un, rester assit, ça ne prendra que quelques minutes." La jeune asiatique composa un numéro et demanda qu'un taxi soit envoyé à l’hôtel. Celui-ci sera là dans une dizaine de minutes. "Il arrive. Vous désirer peut être boire quelque chose en attendant ?" demande t-elle.  

Le temps que le taxi fasse la route, il restait quelques minutes pour qu'il attende et pourquoi pas lui servir à boire. Certes, ils venaient tout deux de boire un verre, mais un deuxième n'est jamais de trop. L'homme accepta, il voulait un alcool fort, est-ce qu'il cherche à montrer qu'il tient bien l'alcool ? Ne disant rien de plus, elle l'abandonna quelques secondes pour fouiller dans son mini bar et revenir avec un bouteille noire. Elle prit deux petits verres, du genre verre à shooter et versa le fameux liquide dedans. Elle ne savait pas trop ce que s'était, mais c'était plus puissant que du Whisky, le genre d'alcool qui décrasse et tue les microbes en moins d'une seconde. "Je ne crois pas avoir plus fort que ça." Ce liquide transparent, c'est un sacré tord boyau, une fois qu'on l'a en bouche et qu'on ose l'avaler, il brûle la gorge et le gosier, on le sent même passer dans le tube digestif pour finir dans l'estomac. Daniella ne fit qu'une légère grimace là ou un tas d'hommes ferait une tête bizarre et tousserait après avoir avalé ça. Elle posa le verre vide sur la table, ayant également l'impression d'avoir chaud à présent.

Astérion lui parla du fait qu'il a une salle de sport et qu'il serait prêt à lui apprendre quelques petits trucs pour se défendre. Quoi ? elle semble sans défense ? Un sourcil s'arqua légèrement en le regardant. Elle ignorait si elle devait être honoré ou au contraire se sentir humilié d'une telle proposition. Peut-être qu'elle ne connait pas de technique de combat en particulier, peut-être qu'elle n'a pas non plus la force d'un homme, mais elle est maligne, rusée et n'a pas la moindre pitié. "Auriez vous peur que je puisse de nouveau me faire attaquer ?" demande t-elle simplement en l'observant. Pour se battre, elle n'a jamais eu besoin de connaitre une technique, il suffit d'avoir la rage et ça marche très bien. En plus de ça, il l'ignore peut être, mais elle a toujours eu un faible pour les armes blanche. D'ailleurs, sa main, s'était glissée dans son dos, pour récupérer un petit poignard qu'elle cachait sous la ceinture de son pantalon. Et d'un mouvement vif, rapide et précis elle le plaça sous la gorge de son sauver. "C'est peut-être moi qui devrait vous apprendre des choses, mon cher !" murmure t-elle avant de retirer la lame pour la remettre à sa place. "Je sors rarement sans avoir de quoi me protéger. Et contrairement à ce que vous pourriez penser, je sais très bien m'en servir." Planter une lame dans le chair, c'est si simple et si efficace, plus encore quand vous avez l'air sans défense, les gens finissent toujours par penser que vous ne pourrez pas vous battre. "Si un jour j'ai le temps, peut-être que je viendrais jeter un coup d’œil à votre "salle de sport"," indique t-elle sans plus d'émotion comme à son habitude.  

Sous-estimer Daniella est surement loin d'être une bonne idée et lui c'est ce qu'il faisait. Elle savait très bien se défendre, même si ce n'est pas d'une manière similaire à celle d'Astérion. Lui était tout en muscle, bien plus grand quelle et avec une force physique supérieur, c'était une évidence. Les lois de la nature... les femmes sont toujours moins chanceuse à ce niveau là, plus faible, plus frêle et avec une force inférieur. Mais ça se compense par une meilleure agilité, souplesse et parfois une rapidité. Certes un corps à corps ne pourra surement pas être gagné contre lui à coup de poing pour Daniella. Mais ne dit-on pas que les femmes sont souvent des empoisonneuses, là ou les hommes sont des combattants ? La russe c'est parfois la meilleure arme. Lui, il se moquait d'elle librement. Quel idiot, elle devrait le poignarder immédiatement pour cet affront, lui trancher la gorge et le regarder soufferte, se noyer dans son propre sang. L'idée lui traversa bien l'esprit et se fut difficile de se retenir de planter sa lame glacial dans sa carotide pour voir une explosion de sang. Il le regrettera, c'est une évidence, pas aujourd'hui, pas demain, mais ça arrivera.

Comme il le signala, son taxi était surement arrivé. Qu'il s'en aille avant qu'elle commette un acte qu'elle pourrait regretter... ou pas. Elle l'observa et lui montra d'un simple geste de main la sortie, comme pour l'inviter effectivement à s'en aller. Bon débarras, la prochaine fois, elle ne s'embêtera pas à soigner quelqu'un. Au contraire, elle le laissera crever sur le trottoir. Sincèrement, elle ne savait pas quoi penser de cette rencontre. Dani déteste qu'on la défie et qu'on puisse la penser faible. Ce n'est pas le cas et si elle doit se battre de nouveau pour lui prouver qu'elle n'est pas faible, elle le fera, vous pouvez en être sûr et certain. En attendant, elle va pouvoir retrouver sa tranquillité.