Le week-end du 1er février 2014 aurait dû être un week-end banal ou au moins joyeux pour mon frère, ma jumelle, nos amis et moi mais malheureusement ce jour-là tout a basculé…
1er février 2014 :
Quelques jours avant la fameuse date fatidique je m’étais fait une joie d’aller passer le week-end avec les autres dans notre chalet de Blackwood Mountain. Pour cause on avait prévu de faire la fête tous ensemble. Et puis en plus Mike mon béguin était de la partie. Autant dire que rien que ça, ça suffisait à faire mon bonheur. Et ce même si malheureusement pour moi il était en couple avec cette pimbêche d’Emily. Ah Emily et son amie Jessica, deux filles que je n’ai jamais supportées. Tout simplement parce que je n’aime pas leurs manières de faire, elles se croient mieux que tout le monde, se prennent pour des top models etc… En clair elles sont loin d’être le genre de filles que j’aime. Moi parmi la bande, excepté Beth ma jumelle, ma moitié, j’appréciais plus particulièrement Samantha qui était ma meilleure amie ainsi qu’Ashley. Cette dernière et moi n’étions pas super proches mais au moins elle je la respectais, elle me correspondait davantage. Et je pensais que ce respect était réciproque…
Nuit du 1er au 2 février 2014 : La soirée avait bien commencé, tout le monde était aux anges d’être ici, moi y compris évidemment. Les garçons avaient pas mal bu, surtout mon frère Josh et son meilleur ami Chris. D’ailleurs ça finissait souvent comme ça pour eux, ivres et endormis quelque part. Non loin de Chris, sur le plan de travail de la cuisine j’avais trouvé un petit mot flatteur venant de la part de Mike. Le beau brun me proposait de le rejoindre dans sa chambre à 2 heures du matin. Moi d’habitude si timide, j’étais tellement heureuse de voir que je lui plaisais, je n’ai pas hésité une seule seconde à aller à sa rencontre à l’heure et à l’endroit indiqué sur la petite note. J’avais le sourire aux lèvres en arrivant dans sa chambre, j’étais contente de le voir et d’être seule avec lui. Bien vite il me proposa d’enlever mon haut afin de me mettre à l’aise et qu’on puisse passer un bon moment sensuel ensemble. J’étais comme désinhibée cette nuit-là face à lui. Pourtant d’ordinaire j’aurais été plus peureuse mais là peut-être que l’alcool que j’avais ingurgité auparavant avait changé ma perception des choses. Je n’avais pas bu au point d’être ivre, ce n’était pas mon genre de repousser mes limites comme ça. Cependant voilà j’avais un peu chaud aux oreilles je dois bien l’avouer. Et puis j’étais sur mon petit nuage, enfin Mike semblait avoir remarqué que j’étais plus que l’intello de la bande. Du moins c’était ce que j’avais cru car en commençant à déboutonner mon chemisier, j’avais entendu des chuchotements et des rires dans la pièce. Très vite je m’étais rendu compte que quelque chose clochait et là je vis nos amis sortir de leurs cachettes en riant… Tout le monde était là sauf Sam, Beth, Chris et Joshua. Matt était même en train de nous filmer. Je me sentais mal, humiliée, honteuse et là tout ce que je voulais c’était être loin d’eux, me retrouver seule !
Ni une ni deux sans réfléchir plus loin que le bout de mon nez je m’étais enfuie en courant, croisant Samantha en chemin qui semblait être à ma recherche. Je n’ai écouté personne et j’ai fui le chalet sans même prendre la peine de me couvrir correctement pour faire face à la tempête de neige. Je n’en avais clairement rien à faire de prendre froid ou de mourir d’une pneumonie, tout ce qui m’importait c’était d’être loin de tous ces idiots. Et pouvoir craquer tranquillement sans personne pour me voir. Tout en courant un flot de larmes avait envahi mon visage. Je ne voyais pas très bien, déjà à cause d’elles mais aussi à cause du mauvais temps et parce que je n’avais aucune source de lumière mais ce n’était pas grave. J’avais couru durant un temps indéterminé, jusqu’à ce que je juge que j'étais assez loin du chalet. Puis j’avais commencé à me sentir nulle d’être sortie sans aucun vêtement chaud, je m’étais accroupie, recroquevillée sur moi-même pour essayer de me réchauffer comme je le pouvais. J’aurais dû réfléchir à deux fois avant de quitter le chalet. Mais voilà j’avais agi impulsivement… J’aurais dû prendre deux minutes pour réfléchir et me trouver un coin tranquille au chalet mais malheureusement je n’avais pas choisi cette option. Quelques minutes après moi, j’entendis les appels de ma jumelle qui visiblement me cherchait. Elle avait dû apprendre ce que nos amis m’avaient fait… Elle arriva près de moi, enleva sa doudoune et me la donna. Sans me faire prier je l’avais enfilée. Beth avait été moins sotte que moi et s’était bien couverte puisque même sans sa doudoune elle avait encore son bonnet ainsi qu’un gros pull. J’étais rassurée qu’elle soit venue me trouver, car je savais que quoi qu’il arrive Beth me soutenait et me protégeait toujours. Heureusement qu’elle m’avait donné sa doudoune, ça me réchauffait déjà un petit peu. Apparemment nous n’étions pas seules puisque nous avions entendu des bruits de lance-flammes mais il y avait également autre chose qui nous pourchassait. Nous ne savions pas quoi mais nous avions pris la fuite jusqu’à arriver sur la falaise. Cette fois nous étions complètement coincées… Malheureusement ce qui était à nos trousses se rapprochait dangereusement vu les bruits qui parvenaient à nos oreilles. J’étais affolée et ne lâchais pas la main de ma jumelle. Seulement j’étais tellement en panique que sans réfléchir je continuais à reculer sans prendre gare et j’ai dérapé. Heureusement Beth avait pu s’accrocher à une branche sur le bord de la falaise. Elle me demandait de tenir bon. C’était ce que j’avais essayé de faire mais l’appel du vide était vraiment très fort… Pourtant je ne lâchais pas sa main, même si la mienne commençait à glisser tout doucement. Et puis je ne saurais pas dire ce qui s’est passé. Beth avait peut-être lâché la branche à cause de mon poids mais nous avions dégringolé de je ne sais combien de mètres…
Durant toute la chute j’ai bien cru qu’une fois en bas je serais morte mais en fait non… Je m’étais retrouvée Dieu sait où, avec un mal horrible aux jambes (particulièrement une) ainsi que dans le dos. Je ne sais pas combien de temps après la chute j’étais revenue à moi mais j’avais remarqué non loin de moi ma sœur allongée, la tête en sang, sur une pierre. Je m’étais glissée jusqu’à elle, en espérant qu’elle était vivante malgré tout le sang que je voyais mais en prenant son pouls, j’avais bien compris que ce n’était pas le cas… Ne sachant pas comment gérer cette situation cauchemardesque j’avais hurlé de toutes mes forces le nom de ma défunte sœur, comme si ça pouvait la faire revenir à la vie… Bien évidemment que non. J’avais pleuré à chaudes larmes devant sa dépouille. Je n’avais pas la force de faire quoi que ce soit.
« Je suis désolée Beth… » Avais-je soufflé en sanglotant. Pourquoi était-elle morte et pas moi ? C’était de ma faute ! Si je ne m’étais pas enfuie du chalet, elle ne serait pas venue à ma recherche et jamais elle ne serait morte. Pour le coup je m’en voulais atrocement. Et puis indirectement c’était la faute des autres aussi. S’ils ne m’avaient pas fait cette chose si horrible, jamais rien de tout ceci ne serait arrivé. Ayant atrocement mal à ma jambe, je m’étais allongée pour essayer de calmer la douleur même si c’était peine perdue. De toute façon je n’arrivais pas à me lever alors marcher c’était perdu d’avance. J’aurais bien aimé appeler les secours mais dans la précipitation j’avais laissé mon téléphone au chalet, dans ma chambre… J’avais fouillé sur Beth mais elle non plus n’avait pas son portable, quelle poisse… Je n’avais plus qu’à prier pour que les autres se lancent à notre recherche et/ou appellent les secours. Il fallait que je me raccroche à ça, quelqu’un finirait bien par nous trouver non ? Ainsi ma sœur pourrait être enterrée décemment au cimetière de Los Angeles et moi et bien je tenterais de reprendre une vie normale malgré la disparition de mon âme sœur, Beth…
06 février 2014 : Le temps me paraissait drôlement long ici… D’ailleurs le seul moyen que j’avais trouvé de savoir combien de jours étaient passés depuis la mort de ma sœur, c’était sa montre. Par je ne sais quelle chance, elle ne s’était pas brisée durant la longue chute et était toujours fonctionnelle, un vrai miracle. À cause du froid que je ressentais, j’avais pris le pull de Beth ainsi que son bonnet. Grâce à eux j’avais déjà un peu plus chaud et puis de toute façon la pauvre n’en avait guère plus l’utilité… Tant bien que mal, malgré la souffrance que je ressentais dans ma jambe droite, que je pensais cassée, j’avais tout de même réussi plus ou moins bien à enterrer ma grande sœur. Alors certes elle n’avait pas eu les funérailles qu’elle aurait dû avoir mais coincée dans cette espèce de grotte ou je ne sais quoi, j’avais fait du mieux que j’avais pu. Surtout avec une jambe cassée qui plus est… J’avais même fabriqué une croix en bois sur laquelle j’avais gravé son prénom ainsi que ses dates de naissance et de mort. Tout ceci uniquement avec ce que j'avais pu trouver près de moi dans cet endroit. J’avais le cœur lourd d’avoir dû faire tout ça si misérablement. Elle aurait tellement mérité d’avoir une belle cérémonie en son honneur ainsi qu’une pierre tombale décente et fleurie. Malheureusement tant que personne ne nous aurait retrouvées, ça ne serait pas le cas. Et plus les jours passaient et plus je désespérais que ça arrive. Pourtant je voulais me raccrocher à cet infime espoir que ça arrive. Et puis cette horrible sensation de faim atroce qui perturbe mon estomac. En même temps quatre jours sans manger, ça ne m’était jamais arrivé auparavant…
*Bon sang Dieu si tu existes, viens-moi en aide !*03 mars 2014 : Plus les jours se sont écoulés dans cet endroit glauque et plus je me sentais faible… L’état de ma jambe ne s’était absolument pas arrangé, je n’avais plus du tout de force. Je crevais clairement la dalle, c’était à un point que j’avais l’impression de sentir toutes mes entrailles se tordre. Et puis s’il n’y avait eu que ça. J’avais la sensation de devenir complètement folle. Je ne sais pas si c’était réellement le cas ou non mais j’entendais deux petites voix dans ma tête. L’une d’elle était totalement pessimiste et me disait que si je ne mangeais pas quelque chose j’allais tout bonnement mourir, non loin de la « tombe » de Beth. Cette même voix me disait de la déterrer et de la dévorer afin de pouvoir survivre et reprendre des forces. La seconde voix quant à elle me disait de ne surtout pas toucher au cadavre de ma jumelle, qu’il ne fallait pas que je perde espoir même si ça faisait maintenant un mois environ que j’étais ici… Que les secours devaient certainement être à ma recherche et qu’ils finiraient bien par retrouver ma trace. Pendant encore plusieurs heures je me suis battue mentalement contre ces voix mais la première bien plus forte que la seconde a fini par prendre le dessus sur mon esprit… Alors j’ai une fois de plus décidé d’écrire dans mon journal pour confier mon désespoir et demander pardon à Beth. Après ça j’ai reposé le journal et j’ai rampé jusqu’à l’endroit où j’avais enterré ma sœur, j’ai creusé et j’ai commencé comme un animal affamé à manger la chair de ma jumelle. J’avais tout simplement envie de vomir, je me répugnais de faire ça mais je n’avais plus le choix. Je sentais bien que je n’aurais pas pu tenir très longtemps ici sans faire ça. Et puis cette voix vicieuse jubilait de me voir me nourrir des restes de ma sœur… Je ne l’aimais pas du tout cette voix. Je ne savais pas qui elle était mais elle me dégoûtait et me donnait froid dans le dos. Je me demandais si je n’étais pas en train de devenir schizophrène comme Joshua… Le pauvre quand je pensais à lui… Je pense qu’avec tout ce qui m’était arrivé, je comprenais mieux sa maladie.
06 mars 2014 : Quelques jours étaient passés et mon apparence commençait à se modifier. Enfin je crois puisque mes mains avaient changé. Elles étaient devenues étranges et sales, je n’avais plus de problème pour voir sans mes lunettes cassées, je n’avais plus froid, plus mal à ma jambe non plus. Tellement de choses avaient changé, je le sentais au plus profond de moi. Et puis j’étais bien plus forte. C’était sûrement sans doute parce qu’après avoir mangé à contrecœur ma sœur, j’avais repris des forces. Mais cependant j’avais tout de même la nette impression d’avoir encore plus de force que même avant ce dernier mois… Est-ce que je délirais ou bien j’avais raison ?
Au-delà du 33ème jour après la mort de Beth le changement était clairement fait puisque je n’arrivais même plus à écrire dans mon journal. Et puis la force n’avait fait que s’accroître davantage. J’arrivais même à remarcher sans aucun mal, j’avais pu me balader hors de cette fichue mine. Cependant je ne sortais que la nuit tombée car je ne supportais pas la lumière du jour, allez savoir pourquoi… Et puis de toute façon à présent je ne voyais plus comme avant. Maintenant j’avais une vision rouge et je voyais les déplacements des animaux grâce à leur silhouette qui était blanche dans mon champ de vision. Malgré que je devais sans cesse me battre contre ma nouvelle nature que je pourrais vous décrire comme un diablotin agrippé à mon épaule, j’arrivais à ne pas blesser les rares humains qui osaient s’aventurer la nuit en montagne. En revanche les pauvres animaux pour qui je vouais un culte par le passé, eux je n’arrivais pas à les épargner. Et puis je n’avais pas d’autre choix si je voulais continuer à vivre. Bien qu’au fond si j’avais su… J’aurais dû m’abstenir de dévorer ma sœur et mourir. Ça aurait été bien mieux que le triste sort que me réservait cette nouvelle vie. Au moins j’aurais été en paix au paradis près de ma Beth qui me manquait toujours autant… J’avais beau être devenue un monstre, mon âme d’humaine elle était restée intacte. Je ne savais pas comment les autres de mon espèce vivaient la chose mais pour moi en tout cas c’était ainsi.
1er février 2015 :Pendant un an j’avais donc vécu ainsi à me battre avec cette voix mauvaise qui voulait influencer mes choix… Je gérais plutôt bien sauf qu’un an jour pour jour après la mort de Beth, mon frère et ses amis avaient eu la mauvaise idée de revenir au chalet. Quelle bêtise ils avaient fait là ! Si encore il n’y avait eu que moi comme monstre ici… Mais c’était loin d’être le cas. Et si moi j’avais pitié des humains, pour les autres ça n’avait pas l’air d’être le cas. Pourquoi ? Comment ça se fait ? Ça je n’en ai jamais eu la moindre idée. Et je remerciais Dieu chaque jour de ne pas m’avoir rendue assoiffée de sang comme eux… À les voir évoluer, j’avais toujours eu l’impression qu’ils n'avaient plus aucune conscience de ce qu’ils faisaient. Ça me peinait pour eux… Enfin bref. J’étais donc de sortie à la nuit tombée. Je savais que les autres étaient de retour car j’étais dans les bois à chasser les animaux. La première personne que j’avais croisée sans qu’elle ne s’aperçoive de ma présence fut ma meilleure amie Samantha. Elle était si mignonne en train de caresser cet écureuil. Ce même animal si chou que j’aurais pu tuer sous ses yeux. Mais non j’avais préféré me concentrer sur des animaux plus gros. Autant s’attaquer au gros gibier plutôt qu’aux petites bêtes qui ne calmeraient absolument pas ma faim dévorante. Au moins les plus petits spécimens avaient la chance de ne pas mourir sous mes crocs… Sauf si vraiment je n’avais rien d’autre à me mettre sous la dent.
Après ça je m’étais rapprochée du chalet, histoire d’apercevoir au loin les autres… Ils me manquaient tous malgré ce qu’ils avaient osé me faire. Et malgré aussi le fait que je leur en voulais car à cause d’eux en partie ma sœur était décédée. Seulement je ne savais pas qui était l’instigateur de cette blague de mauvais goût. Pourtant j’avais quand même de gros soupçons sur la brune et la blonde du groupe, autrement dit Emily et Jessica. Ça pouvait aussi être Mike mais je penchais pourtant plus pour un plan féminin… Même si à l’évidence Michael ne s’était pas fait prier pour me piéger. Et puisque mon béguin pour lui avait été découvert, je me doutais que le coup qu’ils avaient monté, avait été fait pour me dissuader de séduire le beau gosse. Donc j’en revenais toujours aux mêmes conclusions : Emily ou son amie Jessica…
Après avoir aperçu quelques membres de la troupe devant le chalet j’avais continué ma route toujours en quête d’une ou plusieurs proies qui pourraient étancher ma soif de sang. Et j’avais repéré justement un troupeau de cerfs. Par chance pour moi au bout d’un moment l’un d’eux sûrement pris de panique s’était mis à l’écart de ses congénères. Chose qu’il n’aurait jamais dû faire s’il voulait avoir une chance de survivre face à moi. J’avais réussi à l’attaquer mais non loin de nous il y avait Jessica et Mike qui se rapprochaient.
*Bon sang qu’est-ce qu’ils foutent là tous les deux ? Ils pouvaient pas rester au chalet avec les autres ? Grrr.* Je m’étais donc bien cachée afin qu’ils ne me remarquent pas. Sauf que voilà j’avais trop faim et eux chouchoutaient le cerf. En temps normal si je n’avais pas été Wendigo à ce moment-là j’aurais sûrement fait la même chose qu’eux. Mais là tout ce que je voulais c’était enfin savourer mon repas. Et puis en fait non le dîner pouvait encore attendre un peu.
J’avais vu là une belle occasion de me « venger » de ce qu’ils m’avaient fait un an plus tôt. Je les avais poursuivis, leur fichant la trouille jusqu’à ce qu’ils trouvent refuge dans le petit gîte de mes parents. Quand ils furent à l’intérieur je les laissais un petit moment tranquilles, le temps pour moi de rebrousser chemin et d’enfin pouvoir assouvir ma soif de sang sur le cerf que j’avais tué quelques minutes plus tôt. Une fois bien calée j’avais retrouvé en chemin le mobile de la blondinette. Je l’avais récupéré et pour leur faire encore un peu plus peur, je l’avais jeté par la fenêtre arrière du gite. Ils ne mirent pas bien longtemps à récupérer le portable. Et quelques minutes plus tard la furie blonde s’était donnée en spectacle devant le gîte. Sauf que là j’avais vu encore plus rouge que d’ordinaire (ma super vision de Wendigo) et je n’avais plus qu’une envie, lui donner une bonne leçon. Bon ok il y avait aussi la jalousie de la voir proche de Mike qui était entrée en jeu.
Alors qu’elle était retournée à l’intérieur, proche de la porte d’entrée, j’ai fracassé le carreau de cette dernière et j’ai kidnappé la Jessica, la traînant derrière moi sur la neige. Cette petite idiote hurlait à pleins poumons à l’aide pour que son Mike chéri vienne la sauver. Moi j’avais juste une envie, la ramener dans la mine et la tuer. Mais voilà son chevalier servant était bien courageux et s’était lancé à notre poursuite. Une fois arrivée dans la mine je me suis ravisée et l’ai épargnée… Je ne voulais pas devenir une meurtrière, ce n’était tellement pas moi d’agir ainsi. Je l’avais laissé sur l’escalator. Au loin j’ai observé la scène quand Michael l’a trouvée et qu’elle a dégringolé dans le vide. Il a continué à me poursuivre et je dois bien avouer qu’il avait presque réussi à me tirer dessus. Mais même s’il y était parvenu, de toute façon il n’aurait pas pu me tuer de cette manière.
La soirée a continué, je suis retournée dans la mine, dans mon sanctuaire, proche de là où j’avais enterré Beth. Ce soir j’étais prise de nostalgie et je revoyais les bons moments passés en compagnie de ma famille. Comme toutes ces fois où nos parents, mon frère, ma sœur et moi jouions au base-ball durant les vacances d’été. Ou bien même au tennis, mon sport préféré. Je repensais même au moment où je m’étais fait tatouer sur l’épaule droite mon animal favori, le papillon. J’avais voulu un tatouage parce que dans un article féminin j’avais lu que si je voulais trouver l’amour il fallait que je me démarque des autres et qu’un tatoo pourrait aider. J’avais demandé à Beth quand elle en ferait un elle aussi mais malheureusement elle n’avait pas eu le temps de s’en faire faire un… Ayant besoin de prendre l’air j’étais ressortie de mon antre et en passant non loin de la cabane j’avais vu qu’il y avait quelqu’un à l’intérieur. Une personne seule. Je m’étais engouffrée à l’intérieur et j’y avais trouvé Josh ligoté qui gigotait dans tous les sens pour défaire ses liens. Il était en pleine crise, je l’avais assommé afin qu’il n’alerte pas les autres et reste calme. Après ça je l’avais détaché et l’avais traîné avec moi jusqu’à la mine. Je l’avais laissé le temps pour moi de faire un tour et de voir qui il y avait d’autre dans les parages. Enfin je pensais surtout à mes congénères, je n’avais pas envie qu’ils trouvent mon grand frère et lui fassent du mal. Et ce même si je lui en voulais encore un peu de ne pas nous avoir retrouvées Beth et moi…
J’avais fini par croiser Matt et Jessica, voulant leur foutre une bonne frousse je les avais poursuivis mais j’avais fini par perdre leur trace car les petits malins avaient bien compris que s’ils ne bougeaient pas d’un cil je les perdais de vue. Qu’importe j’avais eu ce que je voulais, je leur avais donné un petit coup d’adrénaline et ils m’avaient craint. En repartant vers mon lieu que je considérais comme ma maison, dans la petite rivière qui traversait les mines j’avais aperçu mon amie Sam en compagnie de Mike. Je les avais observé au loin tandis qu’ils partaient vers Josh. N’ayant rien contre Samantha je ne leur avais rien fait. Seulement quand quelques minutes plus tard j’ai vu Michael revenir avec mon frère, je ne l’ai pas accepté. Je ne voulais pas qu’il nous sépare. J’ai entraîné Mike au fond de l’eau puis l’ai relâché, remontant à la surface. Alors que j’hurlais en plein visage de mon frère, prête à lui faire du mal car la vilaine voix était en train de reprendre le dessus sur moi, elle me disait de le tuer car il n’avait rien fait pour me retrouver et puis surtout il ne semblait pas me reconnaître. Sauf qu’une seconde plus tard il prononça mon prénom. Ce fut la chose qui l’a sauvé d’une mort certaine. J’ai laissé Mike filer et j’ai ramené mon frère dans mon « chez moi ». J’espérais que s’il restait ici comme moi un certain temps il finirait par se transformer et ainsi nous serions réunis dans cet enfer car malheureusement c’était la seule option qu’il me restait si je voulais être de nouveau en compagnie de Joshua.
Décidant de veiller sur le reste de la bande, prise de quelques remords, j’étais retournée au chalet. Surtout que les autres Wendigos étaient quasiment tous partis là-bas, attirés par la chair fraîche. Une fois dans le chalet j’ai commencé à me battre avec les autres de mon espèce. Je ne voulais pas qu’ils fassent du mal à ceux qui étaient présents dans cette pièce. Même s’il y en avait certains que je détestais réellement. Mais peu m’importait, maintenant il était trop tard pour Beth et moi et ça ne servait à rien de les faire souffrir davantage… Je ne saurais dire pourquoi mais j’étais bien plus puissante que les autres Wendigos et j’avais donc le dessus sur eux. Tandis que j’étais en train de sauter sur le dos de l’un d’entre eux pour l’empêcher d’attraper mon amie Sam, la dernière présente dans le chalet. Je ne compris pas comment mais une explosion a eu lieu, brûlant toute la maison, les autres de mon espèce ainsi que moi-même….
02 février 2015 à Game City : Enfin je ne suis plus sûre d’avoir réellement pris feu puisque je ne me souviens pas avoir ressenti de douleurs atroces à cause des flammes. Tout ce que je sais c’est que je me suis réveillée à l’hôpital de Game City il y a deux ans jour pour jour. À mon réveil on m’a dit qu’on m’avait trouvé dans la rue avec une jambe cassée et de multiples fractures un peu partout sur le corps. Le personnel hospitalier avait essayé de savoir ce qui s’était passé mais je leur ai dit que je ne savais rien. Ce qui était en quelque sorte vrai puisque je me retrouvais dans une ville que je ne connaissais pas et que d’après l’image que le miroir de leur salle de bains reflétait, j’étais de nouveau Hannah, l’humaine. À la différence près que je n’avais même plus besoin de lunettes pour voir clair. Sinon tout le reste était resté intact, même mon tatouage de papillon était présent sur mon épaule. Je n’y comprenais absolument rien mais si on me disait que j’étais arrivée ici comme par enchantement grâce à la magie nul doute que j’y aurais cru vu tout ce que j’avais vécu sur la Blackwood Mountain. J’avais vite demandé des nouvelles de ma famille à Ashley qui à ma grande surprise était venue me rendre visite à l’hôpital. Elle m’a informé qu’on ne savait pas où étaient mes parents mais qu’en revanche ma sœur se trouvait dans le même hôpital que moi. Sauf qu’elle elle était dans le coma… Quant à Joshua, la jolie rousse m’avait confié qu’il était interné, ce qui ne m’étonnait guère après tout ce que nous avions vécu. Ash m’indiqua également qu’aucun d’entre nous n’avait de nouvelles de leur famille et que nous étions tous les 10 réunis dans cette ville…
Dès que je fus en forme, je m’étais pris un congé sabbatique afin de pouvoir aller au chevet de ma jumelle aussi souvent que possible, mais aussi d’aller voir Josh lorsqu’on m’y autorisait. Depuis mon réveil à l'hôpital, Miss Wilson et moi nous sommes beaucoup soutenues l’une l’autre et rapprochées. Elle s’en voulait terriblement pour la blague de mauvais goût qu’ils m’avaient faite. Quant à moi elle le savait, je m’en voulais pour la mort de Beth, pour m’être ensuite nourrie d’elle et avoir fait peur à certains de la bande le soir de l’anniversaire de la mort de ma jumelle. Et puis elle savait également que j’avais beaucoup de mal à remonter la pente après tout ceci. C’est ainsi qu’elle et moi sommes devenues meilleures amies. On peut même dire qu’à l’heure actuelle je la considère comme un membre de ma famille.
Courant 2016 : Dès que j’ai appris que ma sœur était sortie du coma, je suis allée la voir à l’hôpital, la serrant fort dans mes bras et me laissant aller à pleurer, heureuse de la revoir en vie.
« Je suis désolée pour tout Beth, pardonne-moi… C'est si bon de te revoir. » Lui avais-je dit alors que je me rappelais tout ce qui s’était produit sur la Blackwood Mountain après son décès. Une semaine plus tard elle eut le droit de sortir de l’hôpital et je l’ai accueilli dans l’appartement que je m’étais trouvé. C’était petit mais c’était mieux que rien. Surtout que je n’avais pas travaillé durant cette dernière année afin de me consacrer comme il le fallait à mon frère et ma sœur qui allaient bien plus mal que moi. Une fois Beth à la maison j’avais passé plusieurs entretiens d’embauche et m’étais finalement fait embaucher comme journaliste pour un magazine féminin, un rêve de gamine qui s’était réalisé.
Si j’avais repris tout naturellement contact avec mon grand frère et ma jumelle, je n’avais en revanche parlé à aucun autre membre de la bande. En dehors d’Ashley qui était venue me trouver d’elle-même à l’hôpital… Même Sam je n’avais pas encore pris mon courage à deux mains pour aller la voir. Je ne me sentais pas encore prête à aller vers eux, par peur, par honte…
Début 2017 : En revanche depuis quelques temps je vois Michael tous les midis dans le restaurant où je prends ma pause déjeuner. Pendant des jours et des jours il ne m’a pas vue car j’étais dans mon coin, discrète... Là où je pouvais l’observer tranquillement mais par je ne sais quel hasard un jour il a fini par s’apercevoir de ma présence. Ayant peur de son jugement, qu’il me déteste ou qu’il se moque de moi je n’ai rien trouvé de mieux à faire que fuir le restaurant. Heureusement pour moi le gérant me connaissait pour me voir tous les jours et n’avait pas alerté la police car j’étais partie sans payer. J’étais repassée plus tard en fin de journée pour payer ce que je lui devais, prétextant avoir eu un appel me demandant de partir urgemment pendant ma pause déjeuner. Depuis ce jour je n’ai plus remis un pied dans ce restaurant, de peur de tomber de nouveau sur Mike. Certes je rêve toujours de l’approcher, lui parler et qu’il me pardonne… Mais la peur prend toujours le dessus sur moi. Allez savoir pourquoi mais avec lui mes réflexes d’adolescente timide reprenaient le dessus même si dans cette ville j’ai vieilli de plusieurs années puisque maintenant sur ma carte d’identité est affiché que j’ai 26 ans et demi, le coup de vieux je vous raconte pas.