❝ I'll be there when the sun goes down. ❞ → Kate.

Life is strange. Il arrive même parfois qu'on en vient à la maudire, à la haïr. On la regrette si fort, elle nous répugne tellement, que les plus terribles idées noires deviennent alors nôtre seul lot de consolation. La vie ne m'a pas toujours fait de cadeaux, elle n'était pas si parfaite comme je l'aurais espéré. Elle aurait dû l'être, enfin, je pense. Une vie sereine, à l'abri du malheur, à l'abri des débauches et des vices, des péchés aussi. Une vie basée uniquement sur l'éducation, sur la sagesse et la pureté mais qu'est-ce que la pureté? Ne jamais s'offrir à personne, rester pudique quoi qu'il arrive, prêcher la bonne parole et demeurer bonne samaritaine jusqu'à la fin des temps. Petite fille de couvent ou juste bonne croyante, elle ne s'en ait jamais plaint, Kate. Elle aimait sa vie. Elle n'avait pas honte de cette éducation ni de ce mode de vie, tant qu'elle pouvait rester auprès des siens. Bonne élève, quelque peu réservée, elle fût pourtant, à de nombreuses reprises, interpellée par toutes ses choses que les jeunes de son âge s'étaient permis en dehors du cocon familial. Des fêtes, de l'alcool, des sorties entre amies voir même quelques flirt, si tout cela semblait anodin au départ, c'est pourtant ce qui causerait sa perte dans un avenir proche. Aujourd'hui encore, sa gorge se noue sous le poids des émotions, serrée, oppressée, la jeune femme a bien du mal à s'exprimer sur ce sujet la. Elle s'était promise de ne plus jamais le faire, de tourner la page et de ne plus repenser au passé, et ce même lorsqu'elle fesait face à son pâle reflet diffusé sur le miroir. Ses douleurs sont inscrites en elle, ses souffrances sont réelles, elles lui dérobe son oxygène, l'empêche de vivre dans la sérénité, elle qui craint toujours que des images compromettantes d'elle refont surface soudainement, brusquement, prêtes à briser sa petite vie fragile. Elle n'a pas voulu tout cela, ce n'était qu'une erreur de parcours, une erreur de jeunesse. Comme elle regrette d'avoir pût décevoir son père, sa famille entière, mis à part elle. Elle, elle ne la porte pas dans son cœur.

La douleur est indélébile. Elle se revoit rire aux éclats, rire pour rien.. Elle se revoit s'amuser, danser, ses images la font souffrir. Elle se revoit succomber à ses multiples tentations, elle secoue la tête, les mains sur les oreilles pour tenter d'oublier. Elle se sent souillée, les jambes écartées, mais elle rit encore et toujours, inconsciente des dégâts que cette coucherie provoquerait sur son avenir. Comme elle regrette. Des larmes perlent sur ses joues. Au lendemain, elle a tout oubliée mais eux non, ils se rient d'elle, ils la pointe du doigt, l'insulte avant de lui montrer peu scrupuleusement ses ébats, ses délires. Elle n'ose y croire, son cœur cesse dès cet instant de battre. La douleur s'amplifie, laisse place à la honte, au dégoût. Elle réalise alors qu'elle n'a était que la victime dans toute cette mascarade. Un mouton qu'on à poussé jusqu'à l'abattoir. La petite sainte religieuse devenue la catin par excellence, comme ci c'était facile d'assumer un tel rôle. Longeant les couloirs de l'académie telle une ombre furtive désireuse de passer inaperçue, la jeune femme finit par se terrer seule dans l'obscurité. Ses idées noires tentantes commençaient à poindre en elle sans que personne ne se doute de quoi que ce soit et la joie de retrouver les siens au soir venu devint une peur constante. Son petit paradis blanc devint l'enfer, plus personne ne chercherait à devenir son ami, ou à rester auprès d'elle. Cette fille est finie tout comme l'est sa réputation. Meurt. Crève. Peu importe, tu n’intéresse plus personne. Personne mis à part elle. Dans un dernier élan d'espoir, dans cette envie de s’acquitter de cet odieux péché qu'elle n'avait pas commit volontairement, elle lui avait tout raconté. Du début jusqu'à la fin. Elle aurait pût ne pas la croire, rire d'elle comme elles le font toutes, mais contrairement aux autres, Maxine l'avait crût.

Cela aurait pût marcher. L'amitié de Maxine aurait pût suffire, mais non. Elle en voulait plus, Kate. Retourner dans le passé, faire en sorte que la fête n'ait pas lieu, que cette vidéo d'elle ne soit pas tournée. Faire en sorte de ne plus rien accepter de personne, repartir chez elle, faire de multiples prières pour garder sa pureté mais non. Ce qui était fait, était fait et personne ne pourrait le changer. Ses insultes et moqueries incessantes, cette image de fille facile collée sur son dos, l'idée d'avoir était abusée, violée, embrassée contre sa volonté, d'avoir perdue cette virginité précieuse, cette sagesse, ses valeurs qui ont toujours comptées à ses yeux, la poussa au pire. Elles riaient d'elle ses idées noires. Saute. Saute. Saute. Va t'écraser la tête contre le bitume. Meurt. Ça aurait été si simple de partir, de tout abandonné, de rejoindre les anges, de ne plus être la risée de l'académie. Ça aurait été trop simple de sauter sans que personne ne songe à vous sauver. Elle, elle l'avait fait. Elle était derrière, à tenter de la raisonner, à tenter de l'empêcher de commettre le pire. Elle était derrière, le cœur palpitant à l'idée que son amie perde la vie à cause de personnes qui n'en valent pas la peine.Maxine. >Elle lui parlait, Maxine, de toutes ses belles choses qui lui manqueraient certainement, de sa sœur, de son père. Son père, l'homme qu'elle aimait le plus dans ce bas monde. En y repensant, elle aurait certainement regretter d'être partie sans lui dire au revoir. Fébrile, fragile, elle se laissait tomber dans les bras de son amie, cherchant à chasser désespérément ses idées morbides de l'intérieur de son crâne. Elle était vivante, son cœur battait, ses poumons se remplissaient d'air frais. Rien n'était plus précieux pour Maxine que de la voir face à elle, les yeux ouverts, consciente.  

La plus belle erreur de toute ma vie. La torture ne s'arrêterait pas à cette simple tentative. Il fallait affronter la réalité désormais, se battre quoi qu'il arrive, espérer que le monde entier soit de son côté, prêt à lui donner une seconde chance. Elle l'aurait sa seconde chance, mais pas à Arcadia Bay. Tout était si blanc ce jour la. Les murs de sa chambre d'hôpital, les blouses des docteurs qui avaient l'habitude de faire de multiples aller retour dans sa chambre, le matériel hospitalier, et cette lumière. Cette belle et douce lumière qui était venue la chercher. Un oracle, une divinité. Peu à peu, elle fermait les yeux, se laissant guider dans un monde qui n'était pas le sien, un monde ou elle ne serait pas "Kate Marsh. La petite traînée" mais juste Kate Marsh. Une dessinatrice de talent. Une femme merveilleuse et souriante, épanouie professionnellement et psychologiquement. Une femme bienveillante qui attirerait bien des regards, des bons, comme des mauvais. Welcome to Game City.